Entrepreneuriat au féminin: de défi en défi

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 29/04/2008 par Aline Noguès

Se lancer en affaires n’est pas toujours facile. Le parcours se corse encore davantage lorsque l’on est une femme. Mais il ne faut pas se décourager pour autant. C’est en tout cas ce qui est ressorti de la foire en entrepreneuriat destinée aux femmes de minorités ethnoculturelles et qui s’est tenue les 19 et 20 avril derniers au Collège Boréal.

Organisée par le réseau des chercheures africaines (RECAF) et le centre de renforcement des capacités des femmes francophones immigrantes, cette foire avait pour mission de donner un coup de pouce aux femmes désireuses de lancer leur petite entreprise.

Ateliers, discussions, réseautage… Les femmes intéressées par le sujet ont pu parler de leurs projets. L’une aimerait vivre de sa production de jus de gingembre, une autre de sa préparation particulière d’un poisson, une autre encore de vêtements africains. Elles produisent déjà, mais à petite échelle et aimeraient passer à la vitesse supérieure. Mais par où commencer?

Pour beaucoup de femmes immigrantes, se lancer en affaire apparaît vite comme une évidence, comme l’explique Assumpta Murema, chargée de projet au RECAF: «Au début, on apprend la langue, on suit une formation ici. Puis on se rend compte que cela ne sert pas forcément à grand-chose: on erre de petit contrat en petit contrat. L’idée germe alors de lancer sa propre entreprise.»

Ce que confirme Mueni Malubungi, directrice du RECAF: «Les femmes butent souvent sur un problème d’employabilité. On leur demande une expérience canadienne. Or dans nos pays, on est habitué à vendre, les femmes sont des entrepreneures ambulantes! Alors pourquoi ne pas se lancer en affaires?»

Publicité

Certaines se lancent dans cette aventure mais se confrontent souvent au même problème: l’accès au financement. «Je pense que les institutions de prêt ont une certaine réticence à prêter aux femmes, explique Assumpta Murema. Surtout aux femmes seules qu’aucun mari ne soutient.»

Selon Mueni Malubungi, une quarantaine de femmes ont assisté aux ateliers présentant les défis du lancement en affaires. «Je suis très sastisfaite de cette première édition. Les femmes ont gagné en confiance, ont pu vendre leurs produits et rencontrer du monde.»

Seul motif de déception: les organisateurs déplorent le manque de soutien financier pour mettre sur pied cette foire. Un sentiment d’amertume que l’on ressent chez plusieurs femmes immigrantes, notamment chex Félicité Dibi, directrice du Groupe artisanal féminin francophone de l’Ontario: «Lorsqu’il s’agit de présenter un kiosque pour le mois de l’Histoire des Noirs, on vient nous chercher, mais lorsque l’on demande des subventions, c’est le silence. Pourquoi?»

À l’issue de cette première foire de l’entrepreneuriat féminin, le RECAF est bien décidé à préparer une deuxième édition, malgré les difficultés.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur