Au Canada, le dix-neuvième siècle s’achève sur une triste note linguistique: pendaison du chef métis Louis Riel (1885) et Loi scolaire du Manitoba (1890). Les tensions entre francophones et anglophones sont vives et, en Ontario, des campagnes sont menées pour freiner toute concession aux francophones.
C’est dans ce contexte, en 1912, que le gouvernement conservateur de James P. Whitney promulgue le Règlement 17 qui limite l’enseignement en français aux deux premières années d’école primaire et l’interdit dans les autres classes. Le Règlement 17 entre en vigueur le 25 juin 1912 (lendemain de la Saint Jean Baptiste!).
On assiste immédiatement à la plus importante crise scolaire que l’Ontario ait connue. Elle prend la forme d’une résistance menée sur cinq fronts: sensibilisation de l’opinion publique, insoumission à la loi, création d’écoles parallèles, contournement de la loi et recours aux plus hautes instances judiciaires.
Près de 200 écoles refusent de se soumettre à la loi et sont ainsi privées de subsides gouvernementaux que l’on comble en partie en mettant sur pied des collectes de fonds. Environ une dizaine d’écoles dites libres sont créées; logées dans des locaux de fortune, elles se retirent complètement du réseau scolaire admis par le gouvernement.