Mercredi 4 juin, Jean Detheux était l’invité de l’Alliance française et de BRAVO (Bureau du regroupement des artistes visuels de l’Ontario). Professeur et artiste reconnu, Jean Detheux est venu parler de l’art contemporain et des nouvelles mouvances artistiques qui voient le jour grâce à l’informatique. Peinture, dessins et films d’animations, Jean Detheux est venu expliquer que la réussite n’est pas toujours là où nous la cherchons.
Jean Detheux a connu deux vies artistiques. Une première durant laquelle il pouvait peindre, comme chacun le conçoit, avec un pinceau et de la peinture. Une seconde, liée à une allergie. Il devient allergique à tout le matériel utilisé en peinture.
Pas de choix possible, il doit arrêter de peindre. «Mon allergie est très grave, les réactions que j’ai peuvent me faire mourir.» Sur le conseil d’un ami il se met à l’ordinateur et aujourd’hui des programmateurs créent des logiciels rien que pour lui. L’informatique lui permet d’explorer de nouveaux champs d’action dont la visual music, concept très contemporain consistant à faire un film d’animation en direct, le film se calquant sur la musique jouée.
«Il faut explorer l’origine de l’abstraction, rendre visible ce qui n’est pas intentionné.» Jean Detheux tente de montrer au public que notre conception de ce qu’est un objet, un visage, est relativement biaisée. L’universitaire appuie son argumentation en montrant une série de portraits affichés à l’envers. Le public perd ses repères et ne reconnaît rien sur l’image. Pourtant il suffit de retourner l’image pour que tout redevienne clair. Il faut rester humble dans ce que l’on croit connaître, tel est le message de Jean Detheux.
Il expose au public de nombreux croquis qu’il a dessiné il y a longtemps. Pour montrer l’invisible, il explique qu’il s’est efforcé de se dessiner le regard fixé dans le miroir, laissant sa main vagabonder sur le papier. Il a réitéré l’expérience en dessinant tous les jours le même objet, également avec cette technique, sans regarder sa feuille de papier. Grâce à ses croquis, il prouve sa théorie, parfois le rendu est plus important que ce qu’on a voulu faire.