Enthousiasme et apathie

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 07/11/2006 par Pierre Léon

Une foule enthousiaste était au rendez-vous chaleureux de l’Alliance française, jeudi dernier, 2 novembre, pour deux lancements de livres, celui de Jean-Benoît Nadeau et Julie Barlow, The Story of French et celui de Mariel O’Neill Karch et Pierre Karch, Dictionnaire des citations littéraires de l’Ontario français, depuis 1960. Deux excellents bouquins, chacun dans leur genre.

Le premier, comme son titre l’indique, raconte le français, et cela depuis Charlemagne jusqu’au Cirque du Soleil. Vicissitudes et fortune d’une langue qui, quoiqu’on en dise, progresse et montre une extraordinaire vitalité. Chiffres en main, les auteurs racontent, avec un sens pédagogique et une clarté à la Henriette Walter – et comme elle avec humour – l’histoire paradoxale et fascinante de notre langue à travers le monde.

Publié par Knopf Canada, cet ouvrage aura sûrement encore un beau succès en raison des connaissances qu’il apporte et de la manière agréable dont il est présenté. Le nombre d’exemplaires signés ce soir-là par les auteurs, déjà bien connus, en était l’augure.

Le dictionnaire des Karch est également un ouvrage important en tant que témoignage de la vitalité littéraire franco-ontarienne. Les citations sont très bien choisies, pour leur pertinence, leur humour, leur esthétique, le regard implacable, réprobateur ou amusé porté sur le monde en général et canadien en particulier.

Il y a des citations que n’auraient reniés ni La Roche Foucault, ni Sacha Guitry, morales ou amorales, mais savoureuses. Travail considérable puisqu’il repose sur la lecture de 760 ouvrages et retient 3 360 citations, présentées par thème et par auteur, et joliment publié par les Éditions de l’Interligne à Ottawa.

Publicité

Il y manque l’entrée APATHIE, qui caractérise si bien l’attitude des francophones torontois qui désertent le Salon du livre, comme il l’ont fait sinistrement samedi dernier. Il est ironique de constater que, à la présentation des auteurs du Dictionnaire, on comptait seulement trois auteurs dans le public. Triste aussi de n’y voir que trois enseignants. Mépris d’une littérature considérée comme mineure?

Hédi Bouraoui avait osé l’enseigner à l’Université York. Il a eu beaucoup de succès. Quand il a pris sa retraite, on a vite supprimé le cours, comme un chancre honteux.

Pour conclure: Quand y aura-t-il, à nouveau, dans une université du Québec ou de l’Ontario, un enseignement de la littérature franco-ontarienne? Le Dictionnaire des citations littéraires de l’Ontario français incitera-t-il l’institution à changer d’attitude et le public à montrer quelque intérêt au fait français?

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur