Avec 10 à 12 000 kW par année, le foyer moyen ontarien est le leader de la consommation d’électricité en Amérique du Nord. Depuis quelques années, l’Ontario a fait le choix du nucléaire, subventionnant à tour de bras les initiatives en ce sens, et donnant à Ontario Power Generation (OPG) les moyens de développer cette technologie sur les bords du lac Ontario. Une stratégie que présentait Pierre Charlebois, responsable de l’exploitation du parc de production nucléaire, hydroélectrique et thermique d’OPG, au dîner mensuel du Club canadien de Toronto, mardi dernier.
En Ontario, la production électrique gérée par OPG est constituée essentiellement de trois types de générateurs: cinq centrales thermiques, 65 centrales hydroélectriques et dix réacteurs nucléaires. Un parc conséquent, géré par les 11 400 employés de l’entreprise ontarienne, propriété du gouvernement provincial, qui gère 70% de la production de l’électricité transmise aux foyers ontariens. À ce jour, près de la moitié des effectifs est concentrée sur la production d’énergie nucléaire.
Un contingent important, qui a pour objectif de suivre le chemin de la France, leader mondial dans le domaine, avec l’exploitation de près de 60 réacteurs nucléaires, construits en seulement une vingtaine d’années.
Premier argument avancé par Pierre Charlebois, la sécurité du système, qui ne présente selon lui aucune faille: «En 40 ans d’utilisation de nos réacteurs, nous n’avons à déplorer aucun incident. Notre sécurité est la principale fierté de notre réseau de réacteurs.»
Sécurité
Au Canada, le système est de conception maison, et porte le nom de CANDU. Contrairement à la technologie utilisée par le voisin américain, il consiste en l’utilisation d’uranium naturel refroidi à l’eau lourde – ou deutérium. Par la suite, le principe est le même, à savoir que la fission de l’uranium transforme l’eau en vapeur qui, sous la pression, anime une turbine reliée à des générateurs de courant électrique.