La dette publique nette de l’Ontario par habitant a presque doublé depuis 2002-2003. La dette totale ontarienne a augmenté de 163,5 milliards $ comparativement à celle du Québec qui a grimpé de 91,5 milliards $.
En fonction de leur PIB, les ratios d’endettement des deux provinces se rapprochent aussi, bien que de ce point de vue le Québec reste plus endetté (50% de son PIB) que l’Ontario (40%).
Dans sa plus récente
mise au point (4 août), le ministre ontarien des Finances, Charles Sousa, reste toutefois confiant de pouvoir équilibrer le budget au cours du prochain exercice.
Les revenus devraient totaliser 130,6 milliards $ et les charges de programmes 122,1 milliards $ en 2016-16, ce qui est inchangé par rapport au budget, dit-il. Le déficit prévu pour 2016-17 reste de 4,3 milliards $. Le fameux «déficit zéro» serait donc atteint en 2017-18, comme promis par le gouvernement libéral.
«On s’attend à ce que le ratio de la dette nette au PIB de l’Ontario atteigne un sommet de 39,6% en 2015-16, demeure à ce niveau en 2016-17 et commence à diminuer en 2017-18», indique M. Sousa.
Selon l’IEDM, afin de faire face à la hausse des dépenses publiques et la hausse des frais d’intérêts sur la dette, le gouvernement ontarien a également alourdi les impôts, avec une augmentation des recettes fiscales légèrement plus rapide qu’au Québec.
«Certains pourraient prétendre que ces dépenses élevées ont encouragé la croissance économique ou encore la création d’emplois. Toutefois, ce n’est pas si évident que ça, lorsqu’on compare l’Ontario à la moyenne nationale ou à la Colombie-Britannique, la troisième province la plus peuplée du pays», souligne Mark Milke, analyste de politiques indépendant et coauteur de l’étude.
«Au contraire, l’Ontario accuse un retard par rapport à la moyenne nationale en ce qui a trait à la croissance économique et la création d’emplois.»
«Les politiques économiques et fiscales de leur gouvernement ont déjà fait mal aux Ontariens, avec des conséquences réelles sur leurs revenus et niveaux de vie», note Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l’IEDM et coauteur de l’étude.