Encore plus de condos au bord du lac

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 04/11/2008 par Vincent Muller

«À Toronto, il faut favoriser la création d’activités économiques sur les rives du lac Ontario». C’est l’explication qui a été donnée à l’évocation du peu de place laissé aux espaces verts dans le projet de réhabilitation de cette partie de la ville.

Le projet était présenté en milieu de semaine dernière, lors de la présentation du rapport annuel de Waterfront, à la brasserie Steam Whistle, par le président du conseil de la société, Mark Wilson et son PDG John Campbell.

Après la parution d’un rapport sur la revitalisation des bords du lac Ontario à Toronto en 2000, le gouvernement du Canada, la province de l’Ontario et la Ville de Toronto ont annoncé conjointement leur support pour la création de Waterfront Toronto (Toronto Waterfront Revitalization Corporation) pour superviser et conduire la rénovation de la rive torontoise du lac Ontario.

Cette initiative a été motivée par l’exemple de projets similaires à Londres, Barcelone ou New-York qui ont montré qu’une entreprise distincte ayant pour mandat de coordonner et superviser la stratégie de réhabilitation était utile dans la réalisation d’un tel projet. C’est dans ce but que Waterfront Toronto a été établi en automne 2001. L’entreprise est dirigée par 12 membres directeurs du bureau avec un président du conseil nommé par les gouvernements fédéral et provincial ainsi que la Ville de Toronto.

Le but est de réhabiliter les bords du lac afin d’améliorer la connection avec le reste de la ville en stimulant l’économie dans cette partie de la cité et en rendant les quais plus attractifs.

Publicité

La présentation de la semaine dernière avait pour but de revenir sur ce qui a déjà été réalisé, comme l’aménagement des quais au niveau de Lowerspadina, ainsi que sur ce à quoi les bords du lac ressembleront lorsque le projet sera entièrement réalisé.

La société Waterfront travaille avec des partenaires du secteur privé et avec la communauté et créera des espaces publics, des institutions culturelles, des locaux commerciaux ainsi que des immeubles résidentiels.

Après l’intervention de John Campbell, le public présent pouvait poser des questions. L’une des personnes dans l’assistance, un vieil homme que peu de gens ont semblé prendre au sérieux, peu être parce qu’il n’était pas assez bien habillé ou ne semblait pas issu des classes les plus aisées de la population, a dénoncé le fait que les décideurs ne soient que des personnes d’un âge relativement avancé et que ce devrait être aux plus jeunes d’imaginer un tel projet ou au moins d’y participer.

Les intervenants ont apparemment préféré les questions plus sages des autres participants qui ont été formulées avec plus de courtoisie. Parmi ces questions, celle des transports en commun dans la zone réhabilitée, qui n’a pas été du tout évoquée lors de la présentation, celle de la présence de piste cyclables qui n’a pas été évoquée non plus. Les réponses sont restées très évasives et le public n’a pas insisté, heureusement pour les intervenants.

Une autre personne a évoqué les bords du lac Michigan à Chicago, où l’on trouve plus de parcs, en demandant pourquoi ne pas prévoir davantage d’espaces verts à Toronto également. Il lui a été répondu que la ville n’est pas faite de la même façon, qu’il est plus facile de se rendre sur les bords du lac Michigan avec les transports en commun et que les zones actives de la ville, à Chicago, sont plus proches du lac. À Toronto il faut soit disant penser à créer des activités pour développer la zone en question, il ne serait donc apparemment pas possible de faire de plus grands parcs sur les rives du lac…

Publicité

À la vue des plans en 3D du projet qui s’étend de Lowerspadina à la Don Valley, il semble que beaucoup d’immeubles d’habitation soient prévus et que seuls quelques arbres aient réussi à se faufiler entre les bâtiments. Dans cette zone, chaque mètre carré ou l’on peu construire un condo avec vue sur le lac peut rapporter gros alors que les arbres ne sont plus une valeur sûre. L’activité économique générée par la réhabilitation de la zone sera donc probablement assez favorable aux promoteurs immobiliers qui proposeront aux plus aisés des condos avec vue sur le lac.

En deuxième partie de présentation, Waterfront avait invité Carol Coletta, presidente et directrice générale de l’association CEO for cities (PDG pour les villes), afin de convaincre le public de l’importance pour une ville comme Toronto de mettre en valeur les bords du lac. Cette jeune chef d’entreprise énergique et convainquante, venue des États-Unis pour l’occasion, a clairement et justement montré ce que gagnera Toronto en facilitant l’accès aux rives du lac Ontario et en développant les activités économiques dans cette zone. Elle a expliqué avec raison que cela améliorerait la qualité de vie et renforcerait la ville sur le plan international, notamment en donnant envie à des personnes dynamiques de s’y fixer.

Tout le monde semble à peu près d’accord sur le fait que la réhabilitation de la zone soit nécessaire mais les préoccupations de certaines personnes, souvent liées à des questions environnementales, ne semblent pas être suffisamment prises en compte dans ce projet.

Le site www.waterfront.ca vous donnera davantage de renseignements concernant le projet.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur