Encore le viol

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Publié 21/04/2009 par Pierre Léon

La violence faite aux femmes reste la pire. Elle est pratiquée depuis que le monde est monde. Il en aura fallu des siècles pour que l’homme des cavernes prenne des ménagements pour satisfaire ses instincts sexuels.

Aux temps bibliques, il faut que le peuple d’Israël augmente le nombre de ses membres. C’est ainsi que Dieu suggère aux filles de Loth d’enivrer leur père, qui devait avoir des scrupules moraux. Après quoi, les filles, l’une après l’autre font la chosette avec Papa dans les vaps. On en a conclu que le viol n’est plus une agression quand il est accompli en famille.

La Bible nous dit que, si un homme meurt, son beau-frère devra consoler la veuve. Pour cela,  il pratiquera envers elle, son devoir de beau-frère» (Deutéronome, XXV, 5-6). Il y avait des cas où le beau-frère ne demandait que ça, mais il y en eut certainement où la dame n’était pas d’accord.

Plus tard, Dieu se réveille et interdit désormais de coucher avec la femme de son père (qui n’est pas forcément sa mère), ni avec sa sœur (fille de son père ou de sa mère) (Deutéronome XXVII, 20-23).

Dans un épisode atroce de la Bible (Juges XIX, 22), ceux d’Éphraïm assiègent la maison d’un prêtre qui a donné l’hospitalité à un jeune Lévite et à sa concubine. Les assiégeants trouvent le jeune Lévite si beau qu’ils le veulent pour s’amuser un peu à le violer. Le prêtre, au nom de l’hospitalité, refuse de livrer Lévite mais il a alors une délicate idée: «Voici ma fille qui est vierge et lui a une concubine! Je vais les faire sortir, faites leur violence et traitez-les comme il semblera bon à vos yeux!» (Juges XIX, 22).

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Le Lévite pousse alors sa concubine dehors et le texte saint donne la suite: «Ils la connurent et abusèrent d’elle toute la nuit, jusqu’au matin. Ils la lâchèrent au lever de l’aurore». Elle vient mourir à la porte de la maison.

Chez les pauvres qui vivent souvent tous ensemble, dans une même pièce, l’initiation sexuelle est vite faite et le viol n’y est pas rare. En témoignent les récits, romans, films, sur les bohémiens dans leur roulotte exiguë et, tout près de nous, les Inuits, dans la promiscuité de l’igloo. Le viol en douceur commis par les filles de Loth sur leur père reste une exception célèbre. Il est plus généralement agression masculine.

Le viol politique n’est pas une invention moderne. Les Hébreux pratiquent le génocide et le viol des vaincues (Juges XVIII, 27-28 et bien d’autres passages).

À l’époque moderne, le viol généralisé est devenu une arme politique de «l’épuration» ethnique et religieuse, comme celui des femmes musulmanes en Bosnie et en Albanie, des Africaines au Rwanda, des Éthiopiennes à Djibouti, ainsi que des paysannes zapatistes au Chiapas.

Le plus souvent, la honte d’avoir été violée empêche la victime d’aller se plaindre. Souvent aussi, comme dans le cas des révoltés zapatistes, le gouvernement mexicain ignore les plaintes des femmes pour la bonne raison qu’il organise lui-même le génocide de la population. Le viol en est une des composantes.

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Il y a des cultures où, comme le plus souvent dans la Bible, le viol est considéré accident mineur. Le cas relativement récent de Jacob Zuma, ancien vice-président de l’Afrique du Sud, élu président ce mois-ci, le montre bien. Il viole une jeune fille et invoque pour sa défense qu’elle était d’accord puisqu’elle était allée le voir dans son bureau en tenue légère et que, auparavant, elle l’avait rencontré en jupe courte et avait croisé les jambes devant lui.

Ces signes-là étaient, dans sa culture, une invitation à coucher avec elle. Elle rétorque qu’il aurait dû voir qu’elle n’était pas consentante puisqu’elle avait gardé les bras le long du corps pendant l’acte sexuel, autre signe culturel sans doute.

Tout cela nous amène au tollé général actuel contre la loi afghane visant à légaliser le viol à l’intérieur du mariage. «Nous qui allions combattre pour que les filles soient enfin libres dans ce pays», dit-on. Mais comment, dans une culture polygame, où les femmes n’ont pas accès à la vie publique, arrivera-t-on à convaincre une épouse battue et violée d’aller se plaindre au juge de la même culture.

Ce n’est pas la loi qui modifiera les choses. C’est la culture religieuse qu’il faut remplacer!

Je retrouve l’information suivante, dont les chiffres n’ont guère dû changer: En Afrique du Sud, le viol d’une fille est commis toutes les 26 secondes! Le plus effarant est d’apprendre que, aux États Unis, ce chiffre n’est que… quatre fois moins important! (Globe and Mail 05/09/06).

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Je ne connais pas les statistiques canadiennes actuelles mais les ultras minijupes et les nombrils à l’air pourraient bien donner, l’été venu, des idées profanes à bien des hommes et peut-être réveiller en eux un instinct sexuel que le politiquement correct est loin de pouvoir contrôler toujours.

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