En attendant les fusions bancaires…

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Publié 09/10/2007 par Gérald Fillion

On se serait peut-être attendu sur Bay Street à ce que le gouvernement conservateur se montre largement ouvert à la fusion des grandes banques de Toronto ou à l’ouverture du marché canadien des banques à la propriété étrangère. Après tout, les Conservateurs croient profondément à la force du marché libre, à la pleine concurrence et à la réduction de la réglementation.

Il serait logique dans les circonstances que le ministre des Finances disent oui à l’ouverture de ce marché. Mais, Jim Flaherty étant Jim Flaherty, les banques doivent prendre leur mal en patience.

Le ministre s’est donné comme objectif d’embêter Bay Street et de se préoccuper, par opportunisme ou par conviction, de la poche des contribuables, payeurs de taxes, d’abord et avant tout.

Il faut dire que les banques ne sont pas à plaindre. Ce sont, avec les pétrolières, les sociétés les plus riches et les plus rentables du Canada. Mais, comme toute société privée, en bourse, l’objectif est toujours d’améliorer la rentabilité et d’en donner plus aux actionnaires.

Et, c’est pour ça que les grandes banques canadiennes ont choisi une voie de contournement pour prendre de l’expansion, pour améliorer leur valeur et devenir plus imposantes.

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La bretelle qu’ont décidé d’emprunter les grandes institutions, c’est celle qui mène aux douanes entre le Canada et les États-Unis. Profitant de la hausse du dollar canadien, la Banque TD a annoncé, la semaine dernière, une autre acquisition aux États-Unis: la Commerce Bank du New Jersey, une acquisition de 8,5 milliards de dollars américains. La Royale a choisi, elle, les Caraïbes, pour grandir un peu plus encore, avec l’acquisition de la RBTT de Trinité-et-Tobago pour la somme de 2,2 milliards de dollars américains.

C’est la division américaine de RBC qui a procédé à cette acquisition, une division bien implantée aux États-Unis. Ce genre de transactions risquent de se multiplier. Et tant qu’Ottawa va protéger le milieu bancaire canadien, ce sont les groupes d’ici qui vont acheter ailleurs.

Mais si un jour le marché est déréglementé, il y a fort à parier que les grandes Américaines vont envahir, sans se retenir, le centre-ville de Toronto…

La bourse boudée!

L’année 2007 est loin d’être un grand cru pour les entrées en bourse au Canada.

Selon la firme Pricewaterhouse Coopers, 2007 sera la pire année de la décennie en terme de nouvelles inscriptions. Depuis janvier, seulement 63 entités se sont inscrites à la cote. La valeur de ces premiers appels publics à l’épargne est de 1,2 milliard de dollars.

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C’est une baisse du tiers en terme d’inscriptions et de près de 75% en ce qui à trait à la valeur. PricewaterhouseCoopers soutient que les changements dans l’imposition des fiducies de revenus, il y a un an, expliquent en bonne partie cette diminution.

Pointée du doigt

Les autorités règlementaires canadiennes blâment la firme de cotation DBRS dans le dossier de la crise du papier commercial qui a fragilisé les marchés au cours des derniers mois.

La surintendante des institutions financières du Canada affirme que l’agence de notation a attribué des cotes trop élevées à des titres de dettes qui étaient risqués. Les investisseurs sont aussi à blâmer, à son avis. Ils se sont montrés irresponsables en faisant confiance à cette agence sans se poser de questions.

Prochaine étape: 1,10$US

Il fallait s’y attendre. Après avoir atteint la parité, le dollar canadien pourrait bientôt atteindre d’autres sommets.

Et, une première institution sort sa boule de cristal: le Conference Board du Canada s’attend à ce que le huard atteigne la barre de 1,10 $ US d’ici 3 ans. Selon l’organisme, la Banque du Canada ne va pas baisser ses taux d’intérêt avec la même vigueur qu’aux États-Unis, ce qui va favoriser la hausse du dollar canadien.

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L’intérêt pour les matières premières et pour le pétrole risque de grandir encore. L’économie devrait encore progresser à un rythme soutenu. Le dollar canadien est à son plus haut depuis 1976. Son record au XXe siècle remonte à 1957 alors que le huard valait 1,06 $ US.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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