Deux surprises: parmi les cinq principaux partis politiques québécois qui s’affrontaient au scrutin du 8 décembre, le seul à aborder en détail l’hydrogène comme source d’énergie alternative est… l’Action démocratique! Et la seule occurrence du mot «science» dans le programme du Parti vert est à l’intérieur du mot… science-fiction!
Ce sont là deux des constats qui se dégagent d’un survol des programmes des cinq principaux partis politiques. Deux cent quarante pages (dont 125 dans la seule plate-forme de l’ADQ)… où, n’eut été les énergies alternatives, les mentions de dossiers scientifiques se seraient comptées sur les doigts de la main.
Par exemple, les mots gène et génétique sont absents, tandis que OGM n’apparaît que trois fois dans ces 240 pages — chez le PQ, Québec Solidaire (QS) et les Verts— chaque fois pour en promouvoir l’étiquetage. L’adjectif scientifique n’est guère plus chanceux: une seule apparition du côté du PQ, du PLQ et de QS, aucune chez les Verts… et sept présences chez l’ADQ, surtout dans le cadre de sa promesse de «rétablir des liens entre le milieu de l’enseignement et l’entreprise (on ne précise pas quand ces liens auraient présumément été rompus).
La quête d’énergies nouvelles, en revanche, se détache un peu du lot: quatre partis sur cinq (le PLQ étant l’exception) parlent explicitement de réduire notre dépendance au pétrole, bien que les moyens varient considérablement. Outre sa promotion de la «filière hydrogène» et des économies d’énergie, l’ADQ vante le nucléaire («un choix intéressant du point de vue de l’environnement») tandis que le PQ et les Verts visent, entre autres choses, le respect des objectifs de Kyoto et l’adoption de normes d’efficacité énergétique. Québec Solidaire va jusqu’à recommander la nationalisation de l’éolien.
Absences significatives: les mots pollution (zéro apparition au PLQ et à l’ADQ), gaz à effet de serre (PLQ) et Kyoto (PLQ).