Le vendredi 22 avril, je me suis présenté au bureau de vote 612, dans la circonscription de Toronto-Centre. Sur la porte d’entrée, on avait affiché les jours et les heures d’ouverture pour le scrutin par anticipation. Ces renseignements figuraient en anglais seulement. Et quand je me suis présenté à la personne qui vérifiait l’identité des électeurs, elle ne pouvait pas dire un mot en français. J’ai demandé de faire venir une autre personne (il y en avait cinq en tout), mais aucune ne parlait français!
Je me suis mis en ligne sans montrer une preuve identitaire. Quand mon tour est venu, j’ai présenté le carton qu’Élections Canada m’avait envoyé et j’ai obtenu mon bulletin de vote sans montrer une preuve que je vivais bien à l’adresse indiquée sur le carton.
Après avoir exercé mon devoir de citoyen, j’ai téléphoné à Élections Canada, au numéro indiqué sur le carton. C’est le bureau de Toronto qui a répondu. Deux personnes m’ont dit ne pas parler le français. La troisième personne a dit: «Bonnezour» et j’ai expliqué que je voulais porter plainte. Elle m’a redit «bonnezour» et a ajouté «what can I do for you?» Je l’ai engueulée comme du poisson pourri.
J’ai finalement téléphoné au bureau d’Élections Canada à Ottawa et j’ai pu finalement déposer une plainte après avoir parlé à trois personnes. Preuve, s’il en est une, que voter à Toronto lors d’une élection fédérale, c’est tout un défi pour qui veut exercer son devoir en français!
Le lendemain, je suis retourné au bureau de vote 612. Les cinq mêmes personnes étaient présentes. Aucune ne parlait français. J’ai une fois de plus communiqué avec Élections Canada au bureau de la rue Bloor et un employé s’est efforcé de parler en français. Pourquoi? Pour me dire qu’«Élections Canada ne respecte pas la loi sur les langues officielles». Je lui ai demandé de me confirmer cela; il a allègrement répondu OUI.