Dans les derniers jours de la campagne électorale, Toronto a été le théâtre d’une rencontre historique. De mémoire récente, c’est la première fois que les candidats des trois principaux partis furent invités à rencontrer la communauté francophone. Cela s’est passé dans la circonscription de Toronto-Centre, le vendredi 20 janvier. Ont répondu à l’appel le libéral Bill Graham, le conservateur Lewis Reford et le néo-démocrate Michael Shapcott.
Une cinquantaine de représentants des secteurs de l’éducation et de la santé, des milieux communautaire, ethnoculturel, artistique et gai ont participé activement à cette rencontre et ont bombardé les candidats de questions. Il ne s’agissait pas d’une assemblée contradictoire puisque chaque candidat disposait d’environ une heure, un à la suite de l’autre. Pas de face à face mais beaucoup d’échanges sous la présidence de l’avocat Gérard Lévesque. La rencontre avait été organisée par Jean-Rock Boutin et son ami Jason Brown, qui ont offert gracieusement leur studio d’artistes.
Les candidats Graham et Reford ont pris la parole en français et le candidat Shapcott a discuté en anglais (son adjoint Jean-François Gagnon était présent). Le conservateur Lewis Reford est d’origine québécoise (né dans l’Outaouais) et le libéral Bill Graham est un ancien président de l’Alliance française de Toronto.
Comme on pouvait s’y attendre, plusieurs questions ont porté sur les services en français et sur une plus grande reconnaissance de la communauté franco-ontarienne, mais également sur l’intégrité, les droits de la personne (mariage gai), les services de garde et les relations internationales. Il était évident que les candidats ne connaissaient pas très bien les rouages du financement des groupes minoritaires de langue officielle et de la dévolution provinciale.