Éducation francophone: vive la diversité!

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Publié 02/10/2007 par Aline Noguès

L’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) a tenu la semaine passée son congrès annuel à Toronto, célébrant par la même occasion son 60e anniversaire. Pour marquer ce moment, la thématique choisie cette année a tenu à refléter le nouveau visage de la francophonie canadienne, celui de la diversité.

«La francophonie dans tous ses éclats: l’épanouissement de la diversité linguistique et culturelle», tel était le slogan de ce nouveau congrès de l’ACELF. «Le but du congrès est de discuter de la diversité linguistique et culturelle canadienne en réunissant des francophones de partout. La francophonie est comme un jardin, la beauté du jardin dépend de ses fleurs de toutes les couleurs!», s’exclame Gérald C. Boudreau, président de l’ACELF.

Plus de 800 personnes s’intéressant à l’éducation en langue française au Canada se sont donc retrouvées à Toronto: enseignants et autres membres du milieu scolaire, parents, administrateurs, conseillers scolaires…

Les différents ateliers organisés ont permis de soulever des questions propres à l’éducation en français dans un contexte de plus en plus multiculturel: comment intégrer dans les classes des jeunes d’ailleurs? Comment faire participer leurs parents aux conseils scolaires? Comment développer l’identité en classe de français grâce à la littérature?

L’ACELF a profité de ce congrès pour lancer un guide de construction identitaire au foyer. Il propose aux parents vivant en situation minoritaire francophone des idées pratiques pour favoriser le développement langagier de leur enfant et contribuer à la construction de son identité.

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L’association a également lancé une série d’activités pédagogiques sur la diversité culturelle, elles feront partie de la Banque d’activités pédagogiques de l’ACELF, répertoire internet dont les ressources visent à favoriser la construction identitaire des élèves.

La construction identitaire est en effet la raison d’être de l’association. «C’est notre créneau, explique Gérald C. Boudreau. Nous proposons des projets qui permettent à des individus de construire leur identité linguistique et culturelle. Nous voulons voir des citoyens fiers d’être francophones, épanouis dans leur culture et leur langue, et désireux de les transmettre.»

Mais comment construire cette identité? L’ACELF a mis en place plusieurs projets: des stages de perfectionnement en enseignement, des échanges d’étudiants francophones de différentes provinces, la publication de la revue Éducation et Francophonie et la tenue, chaque année d’un congrès qui regroupe de 500 à 700 personnes, réunies pour se ressourcer et trouver des façons novatrices de faire de l’enseignement du français.

Mais les mutations démographiques que connaît le Canada pousse l’ACELF à repenser la construction identitaire des francophones du pays. «Aujourd’hui, la Francophonie est diversifiée au Canada, chacun la vit différemment, il y a ceux qui vivent dans une région en majorité francophone, ceux qui vivent en situation minoritaire, ceux qui sont bilingues et maîtrisent l’anglais…ou encore une autre langue!, constate Gérald C. Boudreau. Il n’y a pas une façon unique de vivre sa francophonie.»

Dès lors, la construction identitaire s’avère plus compliquée, comme l’explique Charles Lamarche, président de la thématique du congrès – La francophonie dans tous ses éclats: «Dans le contexte actuel, la notion identitaire a une composante interne et collective. Les jeunes qui développent leur identité vont aussi puiser ailleurs, c’est très différent de notre vécu [de francophones de souche], plus traditionnel.»

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Pour aller de l’avant, l’association a énoncé plusieurs principes directeurs: valoriser la diversité, développer un rapport positif à la langue française, créer des liens au sein de la francophonie canadienne… Mais ces objectifs ne sont pas toujours faciles à atteindre. Ainsi, il n’est pas toujours aisé de convaincre les francophones que leur langue est un atout à sauvegarder.

«Nous travaillons pour que la langue française s’épanouisse, explique Gérald C. Boudreau, mais les statistiques montrent que l’assimilation fait des ravages. Nous essayons donc de contrecarrer cette tendance en réanimant la francophonie.»

En effet, tant les nouveaux arrivants que les francophones «de souche» ont tendance à perdre leur français au fil des générations. «Il faut être vigilant et toujours maintenir nos efforts pour que la Francophonie demeure vivante et dynamique au Canada.», prévient le président de l’ACELF.

L’an prochain, le congrès se tiendra à Québec, à l’occasion des fêtes du 400e.

Trois nouveaux membres honoraires

Le congrès de l’ACELF s’est terminé par la nomination de trois nouveaux membres honoraires, choisis pour leur engagement en francophonie dans les domaines de l’éducation, du droit et de la politique: Mme Mariette Carrier-Fraser, M. Bernard Grandmaître et Me Gérard Lévesque.

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La Compagnie des Cent-Associés francophones, qui vise à rendre hommage à l’élite de la francophonie canadienne, a aussi adoubé trois nouveaux associés: Madame Mariette Carrier-Fraser de nouveau récompensée ce soir-là, Soeur Gisèle Pilon et Me Ryan Paquette.

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