L’année 2007 en sera une de transition en Ontario. Les économistes sont fermes: c’est ici que la croissance sera la plus faible au Canada.
La raison principale, c’est le ralentissement du secteur de l’automobile. Les grands constructeurs nord-américains éprouvent de sérieuses difficultés depuis quelques années et bien sûr, ce vent froid souffle aussi sur les travailleurs manufacturiers de l’Ontario.
Il serait étonnant donc que la croissance du produit intérieur brut dépasse 1,5% alors que, pour l’ensemble du Canada, la croissance pourrait atteindre 2,5%, poussée encore par le boom économique de l’Alberta. Certains économistes osent évoquer la possibilité d’une récession: de 30% à 40% selon des experts comme Marc Lévesque, de la banque TD.
Les «ajustements»
Le dollar canadien s’est stabilisé en fin d’année à 86-87 cents US. C’est plus de 25 cents US au-delà de la valeur du huard il y a 4 ans. Les entreprises manufacturières se sont partiellement adaptées à cette situation en tentant de réduire leurs coûts de production, mais l’essor spectaculaire de pays émergents comme l’Inde, la Chine et le Brésil déstabilise encore les entreprises manufacturières de la province.
Ces sociétés sont encore en mode «ajustement», ce qui signifie compressions, fermetures d’usines et suppressions d’emplois. L’année 2007 sera marquée par d’autres coupes budgétaires alors que les prix de l’énergie demeureront élevés. Un baril de pétrole à 60 $US, c’est bon pour l’Ouest du Canada et pour Terre-Neuve, mais c’est coûteux pour les entreprises ontariennes qui doivent exporter, qui doivent payer cher le transport, gourmand en carburant.