Si certains vieux mots acadiens ont si bien survécu, c’est en grande partie grâce à l’isolement des colons français qui sont venus s’établir en Amérique dès 1604.
Sans réels moyens de communication avec leur mère patrie, la France, ceux qu’on nomme aujourd’hui Acadiens ont pu conserver des mots abandonnés par l’Europe, et donner à la langue française une tout autre couleur.
Avant l’Académie française
C’est là le constat principal d’Yves Cormier, l’un des rares sinon le seul linguiste acadien contemporain. Il est l’auteur de la deuxième édition du Dictionnaire du français acadien parue en mai 2018, près de 20 ans après la première édition.
Près de 200 nouveaux mots sont venus compléter ce lexique du vocabulaire acadien, pour un total d’environ 650 mots comme «chavèche», «prusse» ou encore «dorissée».
«Les siècles passés loin de la réalité française nous ont permis de personnaliser notre langue. Le français ici est beaucoup plus varié, parce qu’on a quitté la France avant la création de l’Académie française», a expliqué Yves Cormier lors d’une conférence au programme du Congrès mondial acadien à Moncton.