D’un «ennemi de l’humanité»

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Publié 06/03/2007 par Pierre Léon

Ce titre m’est attribué par Marie-France Correa, que je remercie de son attention (L’Express du 20 février). Elle m’a déjà écrit dans le passé, je crois, pour me prédire l’Enfer, bien mérité pour avoir douté de l’Immaculée Conception, dont le dogme a pourtant été affirmé en 1854.

Avant, on ne savait pas. Mme Correa m’apprend que, ce n’est pas l’homme qui a fabriqué les dieux à son image, mais le contraire.

Une autre chose, que j’ignorais, me flatte beaucoup: «C’est: à cause de lui (moi), et de personnes comme lui (moi) que Jésus a dit:  »Trouverai-je la foi en ce monde, lors de mon retour? »» Bonne question, cher Jésus. «Le démon (moi) s’attaque à ceux qui lui résiste». Tiens, tiens! Tout cela me paraît limpide, sauf la dernière phrase: «Alors, que Pierre Léon respecte et ne se base pas sur des choses qu’il peut lire ou savoir des hommes, les hommes qui se croient tout permis!»

Que Madame Correa lise mon ouvrage, Le Pied de Dieu*, elle verra que j’ai de saines lectures. Je la défie de trouver, dans ce modeste commentaire de la Sainte Bible et des Évangiles, une seule citation qui ne soit authentique. Cela dit, je suis désolé de choquer une croyante me référant à cet Opus Dei qui, au nom du christianisme, se félicitait de l’aide d’Hitler à Franco.

Je revendique haut et fort mon droit à l’irrespect de la religion. Sans quoi, suivant les lois de l’Église, les esclaves continueraient à obéir à leurs maîtres et les femmes seraient toujours opprimées, comme dans tous les régimes théocratiques. Et puisque nous avons la chance de vivre dans un pays libre, permettez-moi de me faire une pinte de bon sang en apprenant que le pape recommande de valider deux fois plus de miracles à Lourdes.

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Encore un mot, pour les Palestiniens qui m’ont écrit anonymement. Je compatis au destin tragique de leur pays, depuis la première occupation par Moïse et sa troupe d’Hébreux jusqu’à ce jour. Je sais que celui qui voit sa maison détruite, sa famille massacrée, ses champs d’oliviers et d’orangers passés au bulldozer, celui-là a bien quelque excuse à se révolter!

S’il m’arrive de me moquer d’Allah, de Jéhovah ou du dieu des chrétiens, il ne s’agit pas de politique. C’est parce que je crois que, presque toujours, les religions sont contraires à la raison et obstacles à la paix.

Ce qui me chagrine dans l’Islam pur et dur, voyez-vous, c’est son intolérance, son mépris des femmes, sa volonté de vouloir convertir le monde, cet orgueil de croire que seul le dieu des musulmans est le vrai et qu’on ne peut surtout pas s’en moquer sans risquer la mort, comme Salman Rushdie ou les caricaturistes danois. Tout le reste est littérature.

*Pierre Léon, Le pied de Dieu, lecture irrespectueuse de la Bible, Toronto, GREF, 2001.

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