Du mentorat pour les Aspergers

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Publié 02/07/2014 par l-express.ca

L’autisme est un mot parapluie qui sert à regrouper des réalités parfois bien différentes. Si certains enfants comme Éric ont des difficultés à apprendre à lire ou à écrire, d’autres, communément appelés «Asperger», peuvent se montrer particulièrement brillants dans les domaines qui les intéressent. Il n’est donc pas exclu pour eux de faire des études supérieures.

À l’université de York, le professeur James Bebko a mis en place un programme de mentorat par les pairs afin d’aider les jeunes atteints d’autisme à se sentir bien à l’université.

Chez les Aspergers, les deux troubles majeurs vont être la présence de mouvements répétitifs (qui confortent la personne) et les troubles des relations sociales, auxquels s’attaque plus particulièrement le programme du Dr Bebko.

«L’université représente un défi bien plus grand pour les jeunes Aspergers que pour les autres élèves», explique ce dernier. «Le but du programme est de faire en sorte que le taux d’abandon des études en cours de scolarité ne soit pas plus élevé chez nos jeunes atteints d’autisme que chez les autres.»

Souvent très protégés par leurs parents durant leur enfance, les Aspergers doivent s’adapter d’un coup à leur nouvelle vie et autonomie à l’université, ce qui ne s’avère pas toujours évident.

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Ces jeunes font face à de nombreux défis en permanence qui sont parfois difficiles à envisager pour les autres. Il est par exemple difficile pour eux d’intégrer les règles sociales (par exemple, attendre son tour pour parler ou ne pas se tenir trop près d’une personne qui nous parle), de comprendre la communication non verbale (expression du visage, signes des mains), le sarcasme aussi.

Tout un panel de difficultés qui vont résulter en un comportement que l’on aura tendance à qualifier de «bizarre» et qui pousseront les autres jeunes à rejeter les Aspergers.

Et c’est là un des drames de l’université selon le Dr Bebko: «Ces jeunes ont très envie de construire des amitiés, mais ils ne savent pas comment faire et ne comprennent pas le rejet des autres. Les Aspergers ont des difficultés à apprendre simplement en observant, or, c’est de cette façon que l’on comprend et intègre la plupart des normes sociales.»

C’est à ce moment que le programme de mentorat entre en jeu. À l’intérieur de celui-ci, deux volets: des rendez-vous en tête à tête entre élèves Aspergers et mentors (principalement des élèves du département de psychologie de l’université de York) afin d’aborder des sujets importants de façon concrète (comportement, sécurité, relations intimes, etc.), et des réunions de groupe où les participants en profitent pour échanger un café tous ensemble, faire du sport ou encore des jeux de société.

Le programme permet aux jeunes d’évoluer dans un environnement où ils se sentent en confiance et où ils ne vont pas hésiter à poser des questions ou à commenter l’attitude de leurs camarades s’ils le veulent. Il permet aux «mentors» d’expliquer concrètement aux «mentorés» ce qui peut poser problème dans leur attitude dans une situation sociale réelle.

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Le «Peer Mentoring Program» accueille pour le moment 20 étudiants atteints d’autisme. En place depuis 6 ans, le programme «n’est pas une thérapie», précise le Dr Bebko, mais plutôt un système d’aide et d’accompagnement.

Pour les élèves Aspergers, «cela fait du bien d’avoir quelqu’un qui comprend déjà son problème, de ne pas avoir à expliquer encore une fois ce qu’est l’autisme et ce qui vient avec. Et c’est aussi agréable de sentir que l’on n’est pas seul.»

Renseignements

Afin d’aider le plus de jeunes possible, le département de psychologie de l’université de York a développé un «manuel de survie à l’université» (en anglais) à l’attention des jeunes Aspergers. Des programmes d’été sont aussi proposés afin d’aider les élèves à obtenir un emploi d’été.
Plus d’info sur www.counselling.net/jnew/pdfs/handbooks-munuals-guides/YORK%20UNIVERSITY,%20A%20Mentoring%20Program%20for%20Students%20with%20Asperger%20and%20ASDs.pdf

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