Recommander aux jeunes diplômés en recherche d’emploi de se tourner vers du travail non rémunéré dans le secteur privé en attendant que l’économie leur soit favorable nuit à la vitalité de la jeunesse et creuse encore plus profondément le fossé économique entre les jeunes issus de milieux défavorisés et nantis.
Voilà comment la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) a réagi à de récents propos du gouverneur de la Banque du Canada, Stephen S. Poloz, à l’effet que les jeunes chômeurs pourraient bonifier leur curriculum vitae à travers le bénévolat en attendant la reprise de l’économie.
«Les jeunes ne restent pas assis dans leur sous-sol à attendre qu’un emploi se présente à eux et les stages non rémunérés ne sont pas une option viable pour plusieurs d’entre eux. Pour certains, ils résultent à s’endetter pour vivre une expérience de travail, alors que pour d’autres avec une jeune famille, par exemple, ils ne permettent tout simplement pas de satisfaire à leurs besoins de base», a déclaré Alec Boudreau, président de la FJCF.
Celui-ci fait remarquer qu’un stagiaire n’a pas la même protection légale qu’un travailleur. «Cette situation peut entraîner toute sorte d’abus qui nuisent au réel épanouissement de la jeunesse canadienne.»
La FJCF reconnaît «l’importance et la vertu du bénévolat au sein de nos communautés». Toutefois, elle déplore qu’en plus d’être «déconnectés de la réalité des jeunes», les propos du gouverneur de la Banque du Canada «n’offrent pas de réelle solution au chômage chez les jeunes ou l’occupation d’emplois pour lesquels ils sont surqualifiés».