Drummondville: la mère accusée du meurtre de ses trois enfants

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Publié 04/12/2012 par Andy Blatchford (La Presse Canadienne)

à 16h58 HNE, le 7 décembre 2012.

DRUMMONDVILLE, Qc – Un portrait de Sonia Blanchette, la mère de Drummondville accusée d’avoir tué ses trois jeunes enfants, se dessine.

Mme Blanchette est décrite comme une personne qui parlait fréquemment de ses enfants et semblait être une bonne mère.

La femme a cependant aussi parlé de la douleur de ne pas pouvoir passer du temps avec ses enfants, puisqu’elle était sujette à une ordonnance de la cour qui lui imposait un accès restreint.

Daniel Jones, un ancien collègue d’un restaurant grec où Mme Blanchette occupait un poste de cuisinière, a mentionné que cette dernière montrait fréquemment des photos de ses enfants sur son téléphone cellulaire.

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Toujours selon M. Jones, l’accusée avait une attitude positive au travail, mais mentionnait souvent qu’elle s’ennuyait profondément de ses enfants et travaillait trop pour oublier la douleur d’être éloignée de sa famille.

«Elle me disait souvent: « J’ai hâte de voir mes enfants, ils seront là dimanche »», a-t-il rappelé.

«Elle travaillait tout le temps, elle disait: « Cela me fait du bien, parce que je ne pense pas à mes enfants ».»

Mme Blanchette fait désormais face à trois accusations de meurtre prémédité, en lien avec la mort de ses enfants. Les corps de ceux-ci ont été découverts dimanche dernier au domicile familial. Les funérailles d’Anaïs, Loïc et Lorélie, respectivement âgés de 2, 4 et 5 ans, avaient lieu samedi à Acton Vale.

Une décision de la cour avait restreint les droits de visite supervisée de Mme Blanchette auprès de ses enfants à chaque deuxième dimanche du mois.

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M. Jones, qui a travaillé en compagnie de l’accusée pendant neuf mois, jusqu’à ce qu’elle démissionne du restaurant pour plutôt aller travailler dans un centre de jardinage, soutient que Mme Blanchette était une cuisinière travaillante, agréable et qui riait beaucoup.

Il a ajouté qu’elle s’était mise à la course à pied pour tenter de perdre du poids pendant qu’ils travaillaient ensemble, et qu’elle avait l’étrange habitude de vouvoyer ses collègues.

La propriétaire du restaurant, Manon Rougeau, a déclaré que Mme Blanchette, embauchée en janvier dernier, était une bonne employée et qu’elle ne lui avait jamais causé de problèmes. Mme Rougeau a précisé qu’elle savait que l’accusée avait été impliquée un différend légal pour la garde de ses enfants.

«Elle les adorait, c’est certain. Elle était toujours contente de voir ses enfants», a dit Mme Rougeau.

Les employés du restaurant ont dit avoir été ébranlés par la nouvelle des accusations de meurtre.

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Mme Rougeau n’était cependant pas au courant des autres démêlés de Mme Blanchette avec la justice. La mère de
famille était en effet également accusée de kidnapping en violation des conditions de garde de ses enfants.

La Sûreté du Québec a été appelée pour enquêter sur cet incident, lors duquel la mère se serait enfuie avec sa fillette alors âgée de 14 mois après avoir en avoir perdu la garde.

Des articles publiés à l’époque précisent que la police avait pu la retrouver le lendemain et l’avait arrêtée sans incident. Ce dossier suit toujours son cours et Mme Blanchette doit revenir devant le tribunal à ce sujet le 11 janvier.

Dans l’affaire du meurtre présumé de ses enfants, toutefois, la mère de famille subira une évaluation psychiatrique pour déterminer si elle est en mesure de subir un procès.

Elle doit revenir en cour le 14 décembre en lien avec les accusations meurtre prémédité.

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Mercredi, le père de Laurélie, Loïc et Anaïs s’est assis dans la première rangée de la salle d’audience où son ex-conjointe a été formellement accusée des meurtres prémédités de leurs trois enfants.

Entouré de ses proches, Patrick Désautels est resté muet pendant l’ensemble des procédures. Lors de la lecture des accusations, Sonia Blanchette a elle aussi gardé le silence, l’air hébété et le regard fuyant.

À la demande de l’avocat de l’aide juridique qui représente la femme de 33 ans, celle-ci fera l’objet d’une évaluation quant à son aptitude à comparaître avant son retour au palais de justice de Drummondville le 14 décembre prochain. Sonia Blanchette sera donc hospitalisée d’ici là sous les soins du psychiatre Pierre Gagné, à Sherbrooke.

La procureure de la Couronne, Marie-Ève Patry, s’est gardée de commenter cette décision de la défense.

«De notre côté, on n’avait pas de motifs pour demander, à ce stade-ci, une demande d’évaluation», s’est-elle contentée de déclarer à la horde de journalistes qui l’attendaient à sa sortie de la cour. «Je ne sais pas si c’est une évaluation mentale ou physique», a ajouté la procureure.

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Sonia Blanchette avait obtenu son congé de l’hôpital en matinée. Elle a ensuite été longuement interrogée par des policiers de la Sûreté du Québec, avant d’être conduite au palais de justice, les yeux rivés sur le sol et le capuchon sur la tête.

Dans une courte allocution devant les médias, mardi, Patrick Désautels avait déclaré que la douleur que sa famille éprouve est «inexplicable».

«Je tiens à remercier tous les gens qui se mobilisent pour nous aider, moi et ma famille, dans cette terrible épreuve. Merci à tous pour votre soutien et vos bons mots», avait-il également affirmé.

Le petit village de Sainte-Christine, qui compte un peu plus de 750 habitants, s’est en effet mobilisé pour venir en aide à Patrick Desautels et ses proches. Une collecte de fonds a été instituée pour les soutenir, des bénévoles sont allés prendre la relève à la pépinière familiale pour assurer la poursuite des activités et le Cercle des fermières a cuisiné des repas pour la famille.

La mairesse de Sainte-Christine, Huguette Saint-Pierre-Beaulac, a parlé d’un élan de solidarité pour décrire l’atmosphère qui règne dans la localité, qui a été secouée par cette tragédie.

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Nancy Latraverse, une amie de Sonia Blanchette, l’a décrite comme «une bonne personne, une fille aimable. Elle aimait ses enfants. Jamais j’aurais pensé qu’elle puisse faire ça. C’est un choc pour tout le monde.»

Elle dit s’être effondrée en apprenant la nouvelle. «Je suis parti à pleurer. Je me suis demandé: ‘Pourquoi? Pourquoi?’. On ne sait pas… On ne peut pas deviner que des choses comme ça puissent arriver.»

La police avait reçu un appel d’urgence vers 16 h dimanche; on ignore qui a composé le 9-1-1 et d’où provenait l’appel. Les corps des trois jeunes victimes ont ensuite été découverts au deuxième étage d’un duplex de la rue Turcotte.

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