Renforcer la démocratie en Asie. L’idée n’est pas neuve, et reste l’un des chevaux de bataille majeur des organisations internationales. Droits et Démocratie, fondé par le parlement canadien en 1988, organisait sa conférence annuelle sur ce thème. Un rassemblement qui se tenait, pour cette édition 2006, dans les locaux de l’hôtel torontois Le Radisson Admiral Harbourfront.
L’explosion du bloc communiste de l’est à la fin des années 1980 a ouvert bon nombre de perspectives pour permettre à la démocratie de s’infiltrer dans des territoires où elle n’avait pas droit de parole. Une petite vingtaine d’années après ce chamboulement géopolitique majeur, force est de constater que si la majorité des pays d’Europe orientale ont adopté un modèle similaire à celui de l’Occident, une grande partie de l’Asie n’a pas suivi le même chemin.
Et au delà du simple concept de démocratie – qui n’est qu’un modèle d’organisation sociale parmi tant d’autres – les droits de l’Homme sont régulièrement laissés sur la touche, au mépris parfois des accords internationaux.
C’est dans l’optique d’établir un constat général de la situation de la démocratie et des valeurs qui s’y rapportent que plus d’une trentaine de panélistes se sont succédés, dans le cadre de la conférence annuelle de Droits et Démocratie du 13 au 15 juin dernier. Une problématique majeure, selon Jean-Louis Roy, actuel président de Droits et Démocratie: «En Asie, à part quelques exceptions, la poussée démocratique mondiale n’a pas eu la même pénétration. De nombreux États comme la Corée du Nord et la Birmanie ont conservé des modèles très autoritaires. Des système qui s’accomodent de pratiques peu légitimes comme la torture ou le traffic de femmes ou d’enfants.»
Et c’est dans l’optique de remédier à ces problèmes qu’a été créée Droits et Démocratie en 1988. Une organisation née du fruit de la réflexion du parlement canadien et de ses collaborateurs internationaux, et destinée à promouvoir les valeurs de la démocratie sur le plan international. Un processus de longue haleine, qui s’opère en établissant non seulement des contacts avec les gouvernements locaux, mais aussi des partenariats avec les sociétés civiles et les associations de réfugiés politiques.