Don Boudria, «de la cuisine au Conseil des ministres»

Club canadien de Toronto

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Publié 31/10/2007 par Aline Noguès

Le 26 octobre 1966, il commençait sa carrière sur la colline du Parlement… comme busboy ou débarrasseur à la caféteria du Parlement. Le 26 octobre dernier, en ce jour anniversaire, il présentait au public du Club canadien son autobiographie: Busboy, de la cuisine au Conseil des ministres.

Chose étonnante, cette autobiographie est une traduction de Daniel Poliquin. Le livre a en effet été écrit en premier lieu en anglais. L’auteur, évitant toute polémique, s’est rapidement expliqué: n’ayant trouvé aucune maison d’édition francophone intéressée, il s’est alors tourné vers les maisons d’édition anglophones. Finalement, les éditions du Vermillon, basées à Ottawa, ont décidé de le publier, ajoutant quelques chapitres par rapport à la version anglaise.

Mais qu’est ce que la vie de Don Boudria? Comme il le dit, «c’est l’histoire d’un garçon de table ou “busboy” du restaurant du Parlement, qui voulait depuis son enfance être député. Au restaurant, quand je disais à mes collègues qu’un jour je serais l’un de ces députés, ils ne me croyaient pas!»

Son engouement pour la politique n’est pas nouveau. Né dans une famille très partisane, il assiste à la réaction virulente de sa grand-mère, lors de la victoire des Conservateurs aux élections fédérales de 1957: alarmée, elle avait alors aspergé les fenêtres d’eau bénite, en guise d’exorcisme! Autre souvenir d’enfance: alors qu’il se fait une joie d’écouter le discours d’un candidat à l’élection, un concours de circonstances l’empêche de s’y rendre. «J’étais dévasté!», se rappelle-t-il.

Mais ce mauvais souvenir sera effacé par d’autres plus plaisants! En 1976, il est élu conseiller municipal, et réélu en 1978 puis 1980. En 1981, il devient député provincial, et trois ans plus tard, député fédéral, libéral toujours, pour la circoncription ontarienne de Glengarry-Prescott-Russell. Il restera à la Chambre des communes jusqu’en 2006. Il aura occupé plusieurs postes au Cabinet, dont celui de ministre de la Coopération internationale et ministre responsable de la Francophonie, ministre des Travaux publics ou encore leader du gouvernement.

Don Boudria s’est souvent plu à jouer les trublions. À Queen’s Park, il décernait des Prix Grenouille (Frog) aux personnalités politiques anti-francophones. À Ottawa, il était, avec Sheila Copps, Brian Tobin et John Nunziata un des membres du rat pack qui s’acharnait contre le gouvernement de Brian Mulroney.

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«Maintenant je me demande comment j’ai eu l’audace d’intervenir ainsi à la Chambre des communes! Mais après tout, on a contribué à garder en vie notre parti, qui n’allait pas tellement bien en 1984-1985.»

Aujourd’hui, presque deux ans après avoir quitté la politique, Don Boudria se réjouit d’avoir quitté la scène politique sans avoir jamais été défait. Quant à la nostalgie, est-elle encore vive? «Bien sûr, après 40 ans passés en politique! Mais on n’a pas le droit de penser que c’est chez soi. Et puis, cette nostalgie est différente chaque jour. Mon fils est candidat libéral aux prochaines élections fédérales, dans la même circonscription. Alors c’est un peu comme si j’étais encore là.»

Interrogé sur des questions de politique actuelle, l’ancien ministre a vigoureusement défendu le chef du Parti libéral Stéphane Dion et son choix de ne pas renverser le gouvernement après le discours du Trône.

Don Boudria a clos sa présentation en encourageant les jeunes présents à participer à la vie publique.

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