Dix ans d’intégration des immigrants dans nos écoles

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Publié 27/03/2012 par Nourhane Bouznif

Le Centre francophone fêtait jeudi dernier les dix ans du PIDEF, son Programme d’intégration dans les écoles francophones, financé par Citoyenneté et Immigration Canada (CIC). Cette initiative accompagne les familles nouvellement arrivées à Toronto dans leurs démarchent, que se soit pour trouver une nouvelle école pour leurs enfants, un nouveau logement, ou connaître la loi.

Le Pidef est d’abord lancé comme projet pilote en 2001, avec pour objectif d’aider les nouveaux arrivants, qu’ils soient immigrants, réfugiés ou demandeurs d’asiles. Très vite, les responsables réalisent que dans les écoles, les besoins sont énormes, selon les mots de Gladys Zoleko, coordinatrice en établissement dans les écoles. Les familles immigrantes font face à toutes sortes de difficultés. Recherche de logement ou d’emploi, école, démarches administratives, vie pratique… Le Pidef doit jouer sur tous les fronts.

Tâches quotidiennes

Dada Gasirabo est la première à avoir bénéficié du programme, avant d’intervenir elle-même dans les écoles et auprès des familles, en tant que TEE, travailleur en établissement dans les écoles. Des anecdotes plein la mémoire, elle se souvient par exemple d’une famille qui lavait son linge à la main car elle ne savait pas où trouver une buandrie. Car le rôle du Pidef, c’est aussi de donner des conseils pour des tâches du quotidien qui peuvent paraître évidentes pour certains mais qu’il faut apprendre, quand on vient d’un pays où tout est différent.

«Il y a par exemple des familles qui n’ont pas l’habitude de cuisiner de repas froids, alors on leur apprend quoi préparer pour le lunch de leur enfant», explique Gladys Zoleko. «On fait beaucoup d’accompagnement, ajoute-t-elle, on essaye de donner un peu plus de sens à leur vie canadienne».

Depuis ses débuts en 2001, le Pidef a bien grandi. Ce sont à présent quatre TEE qui sillonnent 16 écoles francophones de Toronto.

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Café-causeries

Une a deux fois par mois, des «café-causeries» sont organisés dans les écoles entre les nouveaux élèves et les TEE, autour de thèmes comme le système scolaire ou l’intégration. Les familles peuvent aussi profiter de des visites de sites touristiques ou de sorties hors de la ville, sans oublier les activités dans les bibliothèques de Toronto ou des divertissements pour l’été.

Matthew Klaas occupe un poste de TEE depuis plus de deux ans. «Les gens arrivent tellement perdus, raconte-t-il, c’est un privilège de pouvoir les orienter.» L’été, il participe aux sorties à la campagne: «On leur fait découvrir le Canada hors Toronto, ils se détendent et on espère qu’ils reviennent à la ville mieux armés.»

Le Pidef veille également à ce que les élèves soient mieux accueillis lors de leur arrivée dans leur nouvelle école. Dans cette optique, les TEE délivrent une formation aux élèves qui souhaitent s’engager à accueillir les nouveaux, en leur expliquant le fonctionnement de l’école et en leur montrant les locaux. Cette initiative est menée en collaboration avec le Centre Ontarien de Prévention des Agressions (COPA) depuis 2011, sous le nom d’Accueil des nouvelles arrivantes et des nouveaux arrivants (ANNA).

Ateliers d’écriture

L’année dernière, grâce à un financement supplémentaire de CIC, le PIDEF a pu organiser un projet d’intégration par l’art en partenariat avec la Fondation Métropolis Bleu de Montréal.

Un douzaine d’adolescents nouvellement arrivés au Canada a participé à des ateliers d’écriture animés par l’auteur Claude Forand.

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En dix ans, le Pidef a apporté son soutien à plus de 1400 familles. Très fière de ce programme, Lise Marie Baudry, directrice générale du Centre francophone s’est exprimée avec émotion, lors de la soirée anniversaire: «Je ne sais pas ce que c’est que d’être dans un nouveau pays, un nouveau climat, un pays où on parle une langue que je ne connais pas, et une autre que je connais mais qui est parlée très différemment. Je suis chanceuse de ne pas avoir eu à vivre ça, mais je suis contente qu’il y ait des programmes comme le Pidef, qui aident les nouveaux arrivants.»

La réussite du Pidef a permis au Centre francophone d’ouvrir une antenne à Peel, où travaillent une coordinatrice et une TEE. L’expérience torontoise aura inspiré d’autres villes comme Hamilton, London ou Niagara, qui ont à présent elles aussi leur programme semblable.

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