Pour son édition d’avril, le Club canadien de Toronto a innové en invitant non pas un mais deux conférenciers: Adrien Lamoureux, président du Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS) et Ronald Marion, président du Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO). Les conseils scolaires fêtent en effet cette année leur dixième année d’existence. Et si les deux président ont de quoi se réjouir de leurs progrès, tout n’est pas rose pour autant.
Lorsque les conseils francophones ont vu le jour, la tâche était immense, se souvient Adrien Lamoureux: «On partait de zéro, de nombreux défis logistiques se présentaient à nous, nous devions recruter quasiment du jour au lendemain du personnel francophone expérimenté… Mais des pionniers ont travaillé d’arrache-pied pour construire notre conseil scolaire!»
Si le conseil catholique se réjouit de l’augmentation de ses effectifs ou du nombre élévé de ses services de garde, d’autres «batailles restent encore à livrer», rappelle Adrien Lamoureux: «Nous avons besoin d’un financement équitable pour pallier le manque de services aux enfants en difficulté, améliorer notre transport, nos services de garde, investir dans la rénovation de nos écoles et la construction de nouveaux bâtiments… Le gouvernement provincial est déjà très généreux mais cela n’est pas suffisant pour répondre à nos besoins.»
Même son de cloche du côté du CSDCSO qui dénonce «une formule de financement injuste». Le CSDCSO peut se réjouir de certaines réussites (l’augmentation du taux de diplomation, l’ajout de services de garde, l’ouverture de nouvelles écoles, la création d’un service de mentorat pour l’insertion du nouveau personnel enseignant) mais la révolte gronde tout de même chez les parents d’élèves, surtout torontois.
Certaines écoles sont en effet bondées ou mal aménagées (Laure-Rièse, Pierre-Elliott-Trudeau, le Collège français…) et le Conseil est souvent accusé de ne pas avoir de vision à long terme pour pallier les surreffectifs. Mais pour Ronald Marion, le Conseil n’est pas responsable de cette situation: «Lorsqu’une école du Toronto District School Board se libère, nous ne pouvons pas l’acheter tout de suite car nous n’avons pas assez d’argent et le ministère n’a pas de mécanisme rapide pour nous allouer du jour au lendemain la somme nécessaire!»