S’il est un milieu qui a fait beaucoup d’efforts pour éliminer la discrimination, c’est bien la recherche universitaire. Et pourtant, même l’un des plus gros organismes subventionnaires du monde, le NIH, envisage d’aller jusqu’à exiger l’anonymat des chercheurs qui lui demandent des fonds, afin de réduire les risques de préjugés.
L’annonce du NIH (National Institutes of Health, aux États-Unis), faite il y a quelques semaines, est l’aboutissement d’une réflexion lancée en août 2011 par une étude, parue dans Science, qui concluait que les chercheurs afro-Américains étaient 13% «moins susceptibles de recevoir un financement de recherche [des] NIH que les Blancs». Et les chercheurs d’origine asiatique, 4%.
Une étude toute récente, parue le 31 janvier dans le Journal of Informatics, en arrive à une conclusion contraire.
Utilisant une méthode de calcul différente, plus complexe — et affirment-ils, plus fiable — les huit auteurs, trois Américains et cinq Chinois, concluent que le biais racial n’est qu’apparent.
«Lorsque les chiffres sont normalisés en fonction de la mesure de productivité» des chercheurs et de l’importance relative des revues scientifiques, l’écart entre les groupes ethniques disparaît, affirme Ge Wang dans le communiqué de l’Université Virginia Tech.