Différents scénarios possibles qui suivent le contexte économique actuel

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Publié 16/12/2008 par Claude Fugère

Nous avons vu la semaine dernière de quelle façon nous sommes tombés dans la situation économique dans laquelle nous sommes en ce moment. Or, à quoi pouvons-nous nous attendre pour la suite des évènements? Va-t-on s’en sortir bientôt? Voici donc les différents scénarios qui se dressent devant nous.

Le scénario «plus de peur que de mal»

Selon cette hypothèse, l’aide massive des Banques Centrales partout dans le monde limitera l’impact de la crise de crédit. Par exemple, aux États-Unis, une quantité substantielle de créances toxiques seront achetées aux banques par le Gouvernement à un prix supérieur à leur valeur au marché, en l’échange d’une contrepartie telle qu’une prise de participation dans l’institution financière. De cette façon, ces créances sont enlevées du bilan financier de l’entreprise qui peut ainsi aller récupérer de nouveaux capitaux et recommencer à prêter. Ainsi, les contribuables se retrouvent avec une facture peu élevée, voire des profits si les institutions financières performent bien.

Les prochaines administrations doivent s’affairer à tenter d’équilibrer les budgets futurs en diminuant les dépenses ou en augmentant les impôts. Le taux de chômage plafonne à un taux acceptable, même dans un marché de l’emploi flexible comme le marché américain, on investit dans des secteurs tels que les sources d’énergies alternatives ou les infrastructures, le prix des maisons cesse de chuter, et les stocks excédentaires diminuent graduellement. L’inflation est contenue, la croissance de la valeur des biens produits par les nations chute, et les consommateurs continuent de dépenser, car les prix sont bas.

Dans ce cas, le repli de l’économie aurait duré environ un an.

Le scénario «ça sera pas facile, mais on va s’en sortir»

Or, étant officiellement en récession, la première hypothèse proposée semble de moins en moins plausible. Voici donc ce qui semble, à mon avis, le scénario le plus près de la réalité.

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En plus de l’aide des gouvernements aux institutions financières, on peut s’attendre à voir des incitatifs à la consommation proposés aux contribuables pour parer à la chute de la demande de biens des consommateurs. En effet, l’inflation, les problèmes liés au crédit et au marché immobilier se sont détériorés de façon plus prononcée que prévu à l’origine. Le taux de chômage augmentera, les revenus disponibles diminueront, la confiance des consommateurs baissera, et les gens recommenceront à épargner.

À moyen terme, la baisse de prix des produits de base, la hausse des dépenses de consommation et une conjonction plus favorable pour les entreprises finiront par rétablir la situation. Cependant, pas avant un à deux ans de misère.

Le scénario «on devrait faire faillite et repartir sous un autre nom»

Voici la dernière hypothèse, la moins probable, mais néanmoins possible, et qui pourrait être catastrophique. Non, ce scénario n’entraîne pas une situation aussi apocalyptique que la Grande Dépression des années 30, mais implique trois à cinq ans de temps très difficiles.

La valeur des biens produits par les pays chute de façon significative pendant plusieurs années consécutives. Dans ce cas, il faudra beaucoup de temps aux banques afin de retrouver leur solidité d’antan. Les gouvernements auront à prendre des parts majeures de celles-ci, mais ne seront pas capable de leur apporter un afflux de capitaux aussi important que voulu, étant eux-mêmes en manque de liquidités. D’énormes problèmes toucheront ainsi l’économie. Plusieurs entreprises n’auraient comme alternative que de fermer les portes, ce qui entraînerait un cercle vicieux d’insolvabilités, de mises à pied et de chômage, de pouvoir d’achat minimisé, d’écroulement de la demande et de nouvelles insolvabilités.

Les mesures pour relancer le marché immobilier et ramener les hypothèques près de leur valeur précédente sont vaines, tout comme l’injection de capitaux, ce qui fait en sorte que les contribuables épongent la totalité des prêts consentis par le gouvernement. La confiance des consommateurs s’effrite, la consommation diminue fortement et le déficit augmente significativement. Le dollar se dévalue fortement, les actifs sont donc achetés à rabais par des intérêts étrangers. Le déficit fiscal du pays s’accentue, tout en accusant un déficit commercial. Donc, on se retrouve dans un cercle vicieux duquel il serait difficile de sortir.

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En conclusion

Dans un contexte économique difficile comme celui dans lequel on se trouve actuellement, trois issues sont possibles. Dans le cas présent, le deuxième scénario semble le plus plausible, bien que le scénario catastrophe n’est pas éliminé d’office.

La confiance des consommateurs, actuellement à son plus bas niveau depuis fort longtemps, sera déterminante pour la suite des évènements. Or, le sort de certaines industries, notamment l’industrie automobile, pourrait faire en sorte qu’on soit confronté au troisième scénario, duquel il serait très difficile de se sortir sans y laisser beaucoup de plumes.

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