La résistance aux antibiotiques est l’une des principales menaces pour la santé mondiale, rappellent de nombreux médecins, ainsi que l’OMS. Pourtant, les compagnies pharmaceutiques délaissent depuis des années le développement de nouvelles molécules, déplorait récemment la revue Nature.
De la découverte d’un antibiotique jusqu’à sa mise en marché, il s’écoulait normalement une dizaine d’années et il en coûtait plus d’un milliard de dollars. Le prix de ces médicaments était toutefois trop bas pour compenser ces dépenses astronomiques.
Il faut rappeler que les médecins sont censés prescrire les nouveaux antibiotiques avec parcimonie, pour éviter que les microbes y deviennent résistants. De plus, justement en raison de l’apparition de cette résistance, ces médicaments sont voués à devenir inefficaces.
Pas profitable
Dans les 20 dernières années, 15 des 18 grandes compagnies pharmaceutiques mondiales ont donc abandonné ce domaine de recherche, selon le Comité d’experts sur les incidences socioéconomiques potentielles de la résistance aux antimicrobiens au Canada.
Résultat: la plupart des entreprises qui travaillent actuellement à développer des antibiotiques sont de petites firmes de biotechnologies qui fonctionnent à crédit. Le reportage de Nature donne en exemple Paratek, qui vient tout juste de mettre en marché, aux États-Unis, l’antibiotique omadacycline, après 20 ans de recherches.