Deux implants cérébraux Neuralink réalisés à Toronto

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L'implant Neuralink. Photo: neuralink.com
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Publié 06/10/2025 par Soufiane Chakkouche

C’est une première. Le Canada devient le deuxième pays (après les États-Unis) à avoir implanté à des patients atteints de paralysie la puce cérébrale Neuralink développée par l’entreprise d’Elon Musk, ouvrant ainsi une nouvelle ère d’espoir à des millions de citoyens canadiens. Cependant, la prudence reste de mise à plus d’un titre.

«L’University Health Network (UHN) est fier d’annoncer la réalisation réussie des premières interventions d’implant Neuralink au Canada, les 27 août et 3 septembre 2025, à l’hôpital Toronto Western», annonçait l’UHN de Toronto.

Plus d’autonomie aux greffés

Concrètement, il s’agit d’offrir plus d’autonomie aux personnes vivant avec une lésion de la moelle épinière, comme l’explique à l-express.ca Barry Munro, directeur du développement au sein de l’Organisation canadienne pour la recherche sur la moelle épinière (CSRO), lui-même quadriplégique à la suite d’une lésion de la moelle épinière survenue en 1987.

«Une fois la technologie perfectionnée et combinée à d’autres, elle permettrait, en théorie, aux personnes atteintes de lésions de la moelle épinière de peut-être utiliser un fauteuil roulant électrique, de se nourrir seules, d’atteindre et de saisir des objets, voire de contrôler un exosquelette.»

«Ces implants», poursuit-il, «marquent le début d’une nouvelle technologie qui pourrait, à l’avenir, bénéficier aux personnes atteintes de lésions de la moelle épinière.»

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Barry Munro. Photo: courtoisie

Il suffit d’y penser

Toutefois, on n’en est pas là. En effet, pour le moment, l’objectif de ces essais qui entrent dans le cadre d’une étude clinique est de permettre aux deux Canadiens trentenaires, originaires de l’Ontario et de l’Alberta et ayant une motricité des mains fortement limitée, de contrôler des dispositifs externes par la force de la pensée.

Selon les déclarations du Dr Andres Lozano, neurochirurgien en chef de l’équipe qui a effectué ces chirurgies, «les patients ont été capables de déplacer un curseur d’ordinateur presque immédiatement après l’opération. Ils ont pu quitter l’hôpital après leurs interventions respectives.»

Cependant, au-delà des déclarations officielles, la communication autour des greffés demeurent muselée. En témoigne la réponse de Leslie Whyte Zhou, porte-parole principale de l’UHN à notre requête d’interview: «Nous ne fournissons pas d’informations supplémentaires sur les participants à l’étude clinique pour le moment.»

Des risques postopératoires

Par ailleurs, comme toute opération chirurgicale, celle des implants cérébraux Neuralink n’est pas sans risque et/ou sans d’éventuelles complications, y compris après l’intervention.

«D’après ce que je comprends, il existe un risque d’infection au niveau du crâne et du cerveau», confie Barry Munro.

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L’historique donne raison à ce dernier, car le premier individu implanté en 2024 aux États-Unis a affirmé publiquement que le dispositif s’était légèrement déplacé dans son cerveau après l’intervention, ralentissant ainsi ses progrès, avant que la situation ne se stabilise. Il estime néanmoins que l’expérience demeure positive.

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L’implant Neuralink permetterait notamment à une personne paralysée de répondre au téléphone. Photo: neuralink.com

Un optimisme teinté de précaution

Quant à l’avenir, si l’espoir est bel et bien permis s’agissant de rendre l’autonomie quotidienne aux personnes handicapées, et au-delà de la question éthique qui fait déjà jaser plus d’un, il faut savoir rester mesuré vis-à-vis des attentes.

«Le mot espoir est intéressant dans ce cas, mais je lui préfère l’expression «espoir éclairé» qui signifie que nous pouvons être prudemment optimistes quant à l’avenir, tout en sachant que les applications concrètes de cette technologie sont encore à plusieurs années devant nous», prévient Barry Munro.

Cela dit, selon les données les plus fraîches de l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) de Statistique Canada, ils seraient huit millions de Canadiens âgés de 15 ans et plus à avoir déclaré avoir un ou plusieurs handicaps limitant leurs activités quotidiennes. Pour ceux-là, cette avancée est plus qu’un espoir, c’est un salut.

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