Plus de deux ans après le passage de l’ouragan Katrina, la Nouvelle-Orléans demeure encore sous le choc, sous les débris, sous la reconstruction. Dans un des pays les plus riches au monde, dans une des villes les plus festives, il existe encore des quartiers sans électricité, sans épicerie, sans banque.
J’ai choisi de passer Noël à la Nouvelle-Orléans. En sept jours j’ai fait cinq excursions, dont un Post-Katrina Tour qui m’a conduit dans des quartiers ressemblant à de véritables champs de bataille. Certains coins de la ville n’ont pas encore d’électricité ou d’eau courante. On voit des maisons marquées d’un X et de la date où un agent s’est présenté. La désolation règne toujours plus de 25 mois après le passage de Katrina.
Rappelons que Katrina frappe la Nouvelle-Orléans le 29 août 2005. Le mercure atteint 98oF (37oC), la ville est inondée à 80%, certains quartiers baignent sous 3 mètres d’eau. On estime les dommages à 75 milliards de dollars. Quelque 30 000 citadins se réfugient au Superdome, 1 200 personnes trouvent la mort, 60% d’entre eux ont plus de 60 ans.
Durant l’évacuation on assiste à beaucoup de vandalisme, de vols à l’étalage généralisés. Un vendeur de tapis a barricadé son magasin et a affiché le message suivant: «Don’t try. I am sleeping inside with a big dog, an ugly woman, two shot guns and a claw hammer.»
Un des quartiers sévèrement touchés est St. Bernard Parish. Il ne s’agit pas d’une paroisse. En Louisiane, «parish» signifie «county» ou «comté». Dans le comté de St. Bernard l’ouragan s’abat, entre autre, sur le cimetière. Comme les corps sont placés dans des tombes entreposées au niveau du sol, dans des structures peu résistantes, 1 500 cercueils s’ouvrent et des cadavres sont dispersés des centaines de mètres plus loin, voire un kilomètre plus loin.