Détectives préados à Gatineau

Claudette Boucher, Grosse frayeur pour les apprentis détectives
Claudette Boucher (photo: René Séguin), Grosse frayeur pour les apprentis détectives, roman, Ottawa, Éditions L’Interligne, collection Cavales, 2020, 176 pages, 16,95 $.
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Publié 29/11/2020 par Paul-François Sylvestre

Les romans où des jeunes s’imaginent être Sherlock Holmes ne sont pas rares. Claudette Boucher s’est inspirée de la série culte The Famous Five, de l’auteure britannique Enid Blyton, et a concocté un polar intitulé Grosse frayeur pour les apprentis détectives.

Le roman s’adresse aux jeunes de 9 à 12 ans, donc aux préados.

Père bédéiste

L’intrépide Jeanne, 11 ans, emménage à Gatineau avec son père bédéiste. Elle ne s’est pas aussitôt liée d’amitié avec l’hyper responsable Lala, originaire de la Côte d’Ivoire, la démonstrative Gab et le sensible Michel, des jumeaux, qu’une série de vols de bijoux vient troubler la quiétude du quartier.

Les préados deviennent apprentis détectives avec l’aide du patient lévrier Qaletaqa.

Le Club des Cinq

J’avoue ne pas connaître The Famous Five, série de romans d’aventures pour jeune public, publiée en Angleterre de 1942 à 1963, ensuite en France de 1955 à 1967 dans la collection Nouvelle Bibliothèque rose sous le titre Le Club des Cinq.

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Quoi qu’il en soit, j’ai aisément suivi les cinq héros courageux et débrouillards qui sont l’âme et le cœur de ce petit roman policier.

J’ai appris qu’un lévrier peut faire un sprint à 70 kilomètres à l’heure. En passant, Qaletaqa va jouer un rôle clef dans l’enquête, car une personne en état de panique produit de l’adrénaline, une hormone facilement identifiable par un chien.

Style coloré

J’ai apprécié le style coloré de Claudette Boucher, surtout lorsqu’elle écrit «Comment veux-tu que je nous sorte d’ici, espèce de tarte, de double cave, de triple imbécile, de quadruple borné, de quintuple cornichon?»

En revanche, je trouve que la romancière exagère un peu lorsqu’elle écrit que les adorables Jeanne et Lala sont retenues dans des conditions abominables au fond d’une cave. Et contrairement à ce que le titre laisse entendre, on ne sent pas vraiment une grosse frayeur.

Chose certaine, les chouettes nouveaux amis forment une bande super capotante qui ne manque pas d’idées brillantes, lumineuses, épatantes.

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Je serais une «espèce de cruche pas d’anse» si je me risquais à vous dévoiler le dénouement de l’intrigue. Je ne pense pas cependant réduire le suspense en vous glissant, comme ça, que des applaudissements, compliments et câlins vont pleuvoir sur le lévrier Qaletaqa.

Jumeaux

Ce que j’aurais aimé mieux cerner dans cette aventure, c’est la relation entre les deux jumeaux (peut-être parce que j’ai eu une sœur jumelle). Comment se démarquent-ils? Est-ce que l’un ou l’autre s’impose plus fortement? Y a-t-il une sorte de télépathie ou d’osmose?

Grande lectrice de romans policiers, Claudette Boucher a roulé sa bosse dans le domaine de l’enseignement, de l’Estrie jusqu’aux États-Unis en passant par l’Ouest canadien. Grosse frayeur pour les apprentis détectives est son quatrième roman.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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