Des vacances dans un hôtel flottant

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Publié 18/01/2011 par Paul-François Sylvestre

Il y a toujours une première fois. Première croisière dans mon cas. Le 25 décembre dernier, je m’envolais vers San Juan, Puerto Rico, pour entamer une croisière de sept jours à bord du Carnival Victory. Ce bateau peut recevoir 
2758 passagers et 1100 membres du personnel. C’est un véritable hôtel flottant avec ses restaurants, bars et boutiques, son casino, gymnase et spa, sa piscine, sa salle de spectacle et son centre médical.

Mon itinéraire incluait cinq escales: St. Thomas (îles Vierges), Barbade, Sainte-Lucie, Saint-Kitts, et Saint-Martin. Autant d’endroits à découvrir par le biais d’excursions dont le coût varie entre 25 et 80 $.

Mais avant d’explorer une île, il y a le bateau à connaître.

Le Carnival Victory compte une douzaine d’étages ou de ponts aux noms aussi variés que Riviera, Lido, Promenade et Panorama. Lido, ou le neuvième pont, est le plus fréquenté car il abrite une cafétéria qui offre un buffet bien garni, sans compter le comptoir East River Deli (sandwich), la pizzeria, le Yangtze Wok (mets chinois) et le bar à crème glacée.

On m’avait prévenu que nombre de passagers choisissent une croisière parce qu’on peut y manger à volonté à toute heure du jour ou de la nuit. Je n’ai pas eu de misère à le croire en voyant déambuler des centaines de personnes chroniquement obèses et au moins un millier de passagers affichant un surpoids.

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Je m’étais promis de ne pas prendre un seul kilo, voire d’en perdre. Comment? En allant au gymnase deux fois par jour. Résultat: je n’ai pas pris un gramme de poids, mais je n’en ai pas perdu un non plus.

Trois îles pour 25 millions $

Premier arrêt: St. Thomas. C’est en 1917 que les États-Unis achètent, pour 25 millions $, les îles St. Thomas, St. John et St. Croix, appelées îles Vierges.

Il s’agit d’une stratégie de défense qui permet alors aux États-Unis de maintenir un contrôle sur les Caraïbes et le canal de Panama durant la Première Guerre mondiale. À St. Thomas on conduit à gauche et on vend des bijoux. Comme dit le guide, «drive on the right and you’re dead!» Il nous accorde deux heures pour visiter le Musée mondial de l’ambre et pour magasiner.

Ce titre est un peu pompeux, car il existe aussi un musée «mondial» de l’ambre à Santo Domingo et à Gdansk. J’ai visité le musée polonais et il est de loin supérieur à celui de St. Thomas.

Mais l’île peut se vanter d’être un lieu de prédilection pour les amateurs de bijoux, notamment les parures de diamants. La rue principale est composée à 98% de bijouteries: ambre, diamant, perle, rubis, etc. Je passe tout droit et j’achète une chemise fleurie en guise de souvenir.

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Deuxième arrêt: Barbade. Mon guide aime les chiffres. J’apprends que la population s’élève à 300 000 habitants, dont 20 000 citoyens illégaux. Il y a 400 églises et 1600 boutiques de rhum.

L’éducation est gratuite de l’école primaire jusqu’à l’université. Tous les élèves doivent porter un uniforme. À la Barbade, on compte plusieurs banques canadiennes, dont la Banque Royale. Toutes les plages sont publiques, mais il n’y a pas de plages pour nudistes.

Stalactites et stalagmites cristallines de la grotte Harrison

Le clou de la visite est la grotte Harrison. Cette caverne nous permet d’admirer de formidables stalactites et stalagmites cristallines, reliées à un système géophysique naturel.

L’excursion se fait à bord d’un tramway et un éclairage couleur met en valeur les arches et les formations préhistoriques. Le bruit de l’eau résonne partout, accentué par l’écho des grottes (le train électrique est très silencieux afin de respecter l’harmonie de ces lieux).

Les singes de Saint-Kitts

Troisième arrêt: Saint-Kitts. Un autre guide qui adore lancer quelques chiffres: l’île mesure 68 miles carrés; la population se chiffre à 
40 000 résidents et… 8000 singes; il y a 27 miles de plages.

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Les Français ont occupé l’île pendant plus de 150 ans, soit de 1626 à 1790, puis ont été défaits par les Anglais. Saint-Kitts est une monarchie parlementaire et la reine Élisabeth y règne.

Jusqu’en 2005, la canne à sucre était la principale industrie, mais la compétition des autres îles a mis fin à cette industrie.

Le tourisme prédomine maintenant. Curieusement, le gouvernement de Taiwan a tissé des liens étroits avec Saint-Kitts et y a construit le plus important centre médical.

Les baleines de Sainte-Lucie

Quatrième arrêt: Sainte-Lucie. Les Français ont colonisé cette île dès 1660, puis la Grande-Bretagne a mené quatorze batailles pour s’en emparer.

Ce fut chose faite en 1814. De toutes les îles dans la mer des Caraïbes, Sainte-Lucie est la plus montagneuse; le mont Gimie atteint 950 mètres.

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J’ai choisi de faire une excursion en mer pour voir les baleines et les dauphins. J’ai vu quatre ou cinq baleines passer rapidement dans les vagues et les dauphins n’ont pas daigné se présenter.

Saint-Martin / Sint Maarten

Cinquième arrêt: Saint-Martin. La légende dit que Saint-Martin coupa son manteau en deux pour en donner la moitié à un pauvre. L’île des Caraïbes qui porte le même nom est, elle aussi, divisée en deux.

Le saint n’y est pour rien. C’est une convention de 1648, le traité de Concordia, qui a partagé l’île entre la France et les Pays-Bas. Au sud, la partie néerlandaise, Sint Maarten. Au nord, la partie française, Saint-Martin.

L’île ne mesure que 37 miles carrés (16 du côté néerlandais et 31 du côté français). On compte environ 50 000 résidents néerlandais et 75 000 résidents français. Chaque administration a ses propres institutions: hôpitaux, services de police et d’incendie, écoles, etc. Mais l’aéroport international est du côté néerlandais.

À Sint Maarten, on enseigne le néerlandais, le français, l’anglais et l’espagnol; à Saint-Martin, on n’enseigne que le français et l’anglais. Les casinos sont du côté néerlandais où l’industrie du tourisme prédomine; du côté français, presque tout le monde est fonctionnaire.

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Des milliers de gallons de rhum

Retour à Puerto Rico le 2 janvier. Avant de prendre le vol direct pour Toronto, j’ai le temps de faire une petite visite guidée de San Juan. Originalement, la ville s’appelait Puerto Rico (port riche) et l’île était connue sous le nom de San Juan. Les vocables ont par la suite été accidentellement inter-changés.

La population se chiffre à 3,8 millions et les citoyens sont américains depuis 1917.

Selon mon guide, l’île produit 125 000 galons de rhum par jour. Contrairement à ce qu’on peut penser, le tourisme n’est pas la principale source de revenus; ce titre revient à l’industrie pharmaceutique (avec le viagra en tête). L’île compte 350 miles de plages qui sont toutes publiques.

Ma première croisière est terminée. Vais-je en prendre une autre? Probablement pas. Je préfère visiter un seul endroit en détail plutôt que butiner allégrement d’une fleur à l’autre.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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