Combien de fois a-t-on entendu quelqu’un, pensant bien parler, utiliser l’expression «voire même»? D’abord, à l’écrit, on pense que la faute vient du fait d’avoir ajouté un «e» au mot «voir». Il n’en est rien. Employé comme adverbe, le mot «voire» prend bel et bien un «e». La faute, c’est de faire suivre ce mot d’un autre adverbe, «même», qui a pratiquement le même sens que «voire». C’est redondant. Et la redondance, en français, ça porte un nom. Un pléonasme.
D’ailleurs, le mot «pléonasme» vient du grec «pleonasmos», qui signifie «surabondance». On définit tout simplement le pléonasme comme étant une répétition de mots dont le sens est identique.
Je crois déjà bien avoir effleuré dans ces pages le sujet des pléonasmes. Mais récemment, j’ai découvert une série d’exemples fort intéressants dans la Banque de dépannage linguistique, un outil indispensable qu’offre le site web de l’Office québécois de la langue française.
L’exemple le plus fréquent, celui que donnent bon nombre de dictionnaires, est celui de «monter en haut». Quand on monte, c’est forcément vers le haut. Il devient donc inutile de le préciser. C’est un peu comme «se lever debout», qu’on entend aussi souvent.
Certains pléonasmes sont étonnants. On apprend par exemple que l’expression «campus universitaire» est un pléonasme. En effet, le mot «campus» signifie «complexe universitaire, vaste terrain où sont construits des bâtiments universitaires et des résidences étudiantes» et l’adjectif «universitaire» a pour sens «qui appartient, qui a rapport à l’université». Il y a donc redondance puisque les deux termes renvoient directement à la réalité universitaire.