La 4e édition de Bells on Bloor s’est tenue samedi dernier, quelques jours après l’annonce de l’abandon des poursuites contre l’ancien Procureur général Michael Bryant, accusé d’avoir provoqué la mort d’un cycliste en août dernier. Près de 2000 cyclistes se sont retrouvés pour cette parade annuelle, défilant sur la rue Bloor entre High Park et Queen’s Park. Ils veulent de cette manière faire prendre conscience de l’importance de créer des pistes cyclables sur cette artère vitale de Toronto.
Si la date est un hasard, le fait que Bells on Bloor ait eu lieu quelques jours après l’annonce de l’abandon des poursuites contre Michael Bryant et le fait que l’accident se soit produit sur cette même rue, donnent à l’événement une dimension particulière. La mort de Allen Sheppard en août dernier était sans doute à l’esprit de nombreux cyclistes comme Albert Koehl, co-fondateur de Bells on Bloor.
Si cet avocat, qui utilise quotidiennement son vélo au centre-ville, admet ne pas connaître tous les tenants et aboutissants de l’affaire Bryant et avoue que le cycliste tué était loin d’être un cycliste exemplaire, il est persuadé que si la ville mettait les moyens nécessaires dans la construction de pistes cyclables cette altercation aurait pu être évitée.
«Cet incident fait parler des problèmes des cyclistes en ville, mais il y en a beaucoup d’autres qui sont tués dont on ne parle pas, parce que les circonstances sont plus banales», regrette-t-il, «il y a quelques mois un cycliste a été tué à Mississauga, il n’y a eu qu’un petit paragraphe dans le journal».
Selon lui, la ville fait preuve de beaucoup d’hypocrisie à travers les annonces pour les cyclistes, comme le mois du vélo qui a débuté hier: «Les politiciens parlent des avantages du vélo mais ne font pas leur part, dans d’autres villes canadiennes comme Montréal et Vancouver ou en Europe, on voit des changements significatifs, mais pas à Toronto».