Des pistes cyclables sur Bloor?

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Publié 01/06/2010 par Vincent Muller

La 4e édition de Bells on Bloor s’est tenue samedi dernier, quelques jours après l’annonce de l’abandon des poursuites contre l’ancien Procureur général Michael Bryant, accusé d’avoir provoqué la mort d’un cycliste en août dernier. Près de 2000 cyclistes se sont retrouvés pour cette parade annuelle, défilant sur la rue Bloor entre High Park et Queen’s Park. Ils veulent de cette manière faire prendre conscience de l’importance de créer des pistes cyclables sur cette artère vitale de Toronto.

Si la date est un hasard, le fait que Bells on Bloor ait eu lieu quelques jours après l’annonce de l’abandon des poursuites contre Michael Bryant et le fait que l’accident se soit produit sur cette même rue, donnent à l’événement une dimension particulière. La mort de Allen Sheppard en août dernier était sans doute à l’esprit de nombreux cyclistes comme Albert Koehl, co-fondateur de Bells on Bloor.

Si cet avocat, qui utilise quotidiennement son vélo au centre-ville, admet ne pas connaître tous les tenants et aboutissants de l’affaire Bryant et avoue que le cycliste
tué était loin d’être un cycliste exemplaire, il est persuadé que si la ville mettait les moyens nécessaires dans la construction de pistes cyclables cette altercation aurait pu être évitée.

«Cet incident fait parler des problèmes des cyclistes en ville, mais il y en a beaucoup d’autres qui sont tués dont on ne parle pas, parce que les circonstances sont plus banales», regrette-t-il, «il y a quelques mois un cycliste a été tué à Mississauga, il n’y a eu qu’un petit paragraphe dans le journal».

Selon lui, la ville fait preuve de beaucoup d’hypocrisie à travers les annonces pour les cyclistes, comme le mois du vélo qui a débuté hier: «Les politiciens parlent des avantages du vélo mais ne font pas leur part, dans d’autres villes canadiennes comme Montréal et Vancouver ou en Europe, on voit des changements significatifs, mais pas à Toronto».

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Insistant sur l’importance de faciliter le déplacement des cyclistes sur la rue Bloor, Albert Koehl rappelle qu’une étude effectuée par la ville il y a 20 ans mettait en avant la pertinence de créer des pistes cyclables sur cet axe dont 15% des utilisateurs seraient des cyclistes selon lui.

«20 ans plus tard, il n’y a toujours rien, alors que le nombre de cyclistes augmente. De plus la ville est loin de l’objectif fixé en 2001 qui était de mettre en place 500 km de pistes cyclables à Toronto en 2010. Aujourd’hui, la ville en compte à peine 100 km!»

Le but de cette parade était donc de célébrer le vélo tout en faisant passer un message d’une manière ludique, avec des cyclistes de tous âges et de tous horizons, accompagnés par des musiciens présents le long du parcours.

À en croire le nombre de personnes ayant participé à l’événement et le nombre croissant de cyclistes en ville, le potentiel est là. «Les torontois ont fait leur part, c’est à la ville de passer à l’acte maintenant», insiste Albert Koehl.

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