Des mots et des maux

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Publié 27/04/2011 par Jean-Charles Berger

Dans le flot de demi-vérités, insinuations, manœuvres calculées d’une campagne électorale, on a entendu coalition, coalition… comme une menace, un vague tsunami, bizarre, inconnu, au goût étrange venu d’ailleurs…

Mais il n’y a pas de coalition. Il y a une opposition, tout simplement. Une opposition ma-jo-ri-taire, elle, à un homme, un gouvernement, une politique. Opposition, avec nuance, mais opposition à des procédés de division, d’arrogance, d’exclusion, de mystification, d’obfuscation, de mépris. Opposition à de mauvaises priorités (des avions, des prisons, des subventions à de grosses sociétés, de grosses banques… des leçons de piano, des frivolités, un saupoudrage de pacotille, un favoritisme éhonté).

Pour les enfants, rien ou pas grand-chose. Pour les jeunes, rien ou pas grand-chose. Pour les vieux, rien ou pas grand-chose. Des promesses, vagues et différées, demain, après-demain, quand les poules auront des dents, après le déficit, «un jour tu verras » de l’épargne sans taxe s’il vous reste une épargne!

C’est trop peu, trop tard ou rien du tout. Rien pour la santé, rien pour les anciens combattants, rien pour les pauvres, rien pour les étudiants, rien pour les aînes, rien pour l’environnement, rien pour les chômeurs, rien pour les garderies et bien sûr rien pour la démocratie, sinon des outrages au Parlement, donc aux Canadiens, réduits a une démocratie limitée, contrôlée, ignorée, bafouée, manipulée, en régression à l’intérieur et perte de statut à l’extérieur, à l’ONU et autres forums.

Des préoccupations dérisoires ou quasi américaines (le questionnaire de recensement ou le registre des armes à feu) mais rien pour les PME ou la recherche, rien pour la culture, les francophones hors Québec, les Autochtones…

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C’est Bush sur Canal Rideau et avec un déficit budgétaire en prime, à croire que les mêmes credos produisent les mêmes effets: on hérite un surplus, on le transforme en déficit.

Bush-Harper, même résultat: déficit économique, déficit démocratique, division, peur, contrôles (le G20 à 1 milliard $, 3 jours 1000 arrestations, brutalités policières, résultats: nuls) avec en plus possibilité de fraude ou d’illégalité et nouvel «affront» au Parlement. Le Bush sur Potomac est parti, il est temps que le Bush sur Canal Rideau en fasse autant, sinon nous finirons avec un Tea Party canadien!

C’est le printemps, le printemps d’une nouvelle démocratie, d’un nouvel espoir ici et la dans le monde, c’est Ben Ali dégage, Moubarak dégage, Kadhafi dégage, Preval dégage, Gbagbo dégage… alors, devinez ce qui nous reste à faire? Sans violence et bien plus facilement, il suffit de voter. Votons pour l’Opposition et pour l’espoir. Nous aussi on peut.

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