La semaine dernière, les Ontariens ont eu droit à deux budgets… et dans les deux cas, il ne serait pas fou d’avoir décelé une teinte électoraliste.
À Ottawa, on a tout mis sur l’équilibre fiscal entre les provinces et on peut dire sans se tromper que les Conservateurs ont misé sur les trois plus gros chevaux au pays: l’Ontario, l’Alberta et le Québec. Dans ce dernier cas, la nouvelle formule de péréquation et une augmentation des transferts sont venus ajouter une somme colossale aux revenus de la province.
Pour ce qui est de l’Ontario et de l’Alberta, la décision du gouvernement fédéral de rétablir la répartition des transferts en fonction du poids démographique de chaque province au pays signifie une importante source d’argent frais. Et puis, à Queen’s Park, pour son quatrième budget présenté à quelques mois des élections, le gouvernement McGuinty a décidé d’aller de l’avant avec une importante amélioration de la situation financière des moins bien nantis.
Contrairement à Jean Charest au Québec, qui veut profiter du magot fédéral pour baisser les impôts, le premier ministre de l’Ontario veut soulager les charges financières des plus pauvres de la société. La mesure la plus importante, c’est cette hausse tout simplement spectaculaire du salaire minimum de 8$ à 10,25$ sur 3 ans, chose qu’on ne voit jamais dans les pays occidentaux. Généralement, les hausses du salaire minimum sont de 10, 20 ou 25 cents quand certains gouvernements se sentent vraiment généreux.
La décision du gouvernement libéral ontarien a de quoi faire rougir Howard Hampton, Jack Layton et le parti de gauche du Québec, Québec solidaire, qui propose un salaire minimum de… 10$.