Des millions pour les Ontariens

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Publié 27/03/2007 par Gérald Fillion

La semaine dernière, les Ontariens ont eu droit à deux budgets… et dans les deux cas, il ne serait pas fou d’avoir décelé une teinte électoraliste.

À Ottawa, on a tout mis sur l’équilibre fiscal entre les provinces et on peut dire sans se tromper que les Conservateurs ont misé sur les trois plus gros chevaux au pays: l’Ontario, l’Alberta et le Québec. Dans ce dernier cas, la nouvelle formule de péréquation et une augmentation des transferts sont venus ajouter une somme colossale aux revenus de la province.

Pour ce qui est de l’Ontario et de l’Alberta, la décision du gouvernement fédéral de rétablir la répartition des transferts en fonction du poids démographique de chaque province au pays signifie une importante source d’argent frais. Et puis, à Queen’s Park, pour son quatrième budget présenté à quelques mois des élections, le gouvernement McGuinty a décidé d’aller de l’avant avec une importante amélioration de la situation financière des moins bien nantis.

Contrairement à Jean Charest au Québec, qui veut profiter du magot fédéral pour baisser les impôts, le premier ministre de l’Ontario veut soulager les charges financières des plus pauvres de la société. La mesure la plus importante, c’est cette hausse tout simplement spectaculaire du salaire minimum de 8$ à 10,25$ sur 3 ans, chose qu’on ne voit jamais dans les pays occidentaux. Généralement, les hausses du salaire minimum sont de 10, 20 ou 25 cents quand certains gouvernements se sentent vraiment généreux.

La décision du gouvernement libéral ontarien a de quoi faire rougir Howard Hampton, Jack Layton et le parti de gauche du Québec, Québec solidaire, qui propose un salaire minimum de… 10$.

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D’autres mesures sont annoncées, mais retenons surtout le retour à l’équilibre budgétaire et la réduction du poids de la dette par rapport au PIB. À la fin de l’exercice 2007-2008, le ratio dette/PIB sera de seulement 25,5%, ce qu’Ottawa souhaite atteindre dans 5 ans et ce que le Québec vise pour 2025.

Les touristes ne nous aiment plus…

Les voyageurs au Canada sont de moins en moins nombreux. En janvier, seulement 1,554 million de visiteurs sont venus voir nos grands espaces, une baisse de 15,3% par rapport à janvier 2006, selon Statistique Canada.

C’est l’Ontario qui affiche la plus forte diminution de touristes en raison du temps froid et des prévisions météo repoussantes. Le dollar canadien, qui a gagné 30 cents depuis 2002, continue aussi de nuire à l’industrie du tourisme.

Forte hausse de l’inflation

Les coûts du logement augmentent et les prix de l’essence aussi… Résultat: le taux d’inflation est passé, en Ontario, de 0,3% en janvier à 1,6% en février, une augmentation majeure. Pour l’ensemble du pays, l’indice est faussé par la croissance de l’Alberta. Le taux d’inflation est passé de 1,2% en janvier à 2,0% le mois dernier.

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Des cibles, enfin…

Stephen Harper va finalement faire connaître les objectifs du gouvernement fédéral en matière d’émissions de gaz à effet de serre, possiblement avant Pâques.

Dans une allocution prononcée dans le cadre du salon des technologies environnementales Americana jeudi dernier à Montréal, et au lendemain d’un appel de gens d’affaires (dont l’économiste en chef du Conference Board à Ottawa) pour des décisions et des actions du gouvernement, le premier ministre a annoncé clairement son intention d’établir des cibles de réduction des gaz à effet de serre pour les industries du pays.

Selon lui, l’ère des mesures volontaires est révolue et des cibles et des échéances précises seront établies, tant pour la pollution atmosphérique que pour les émissions de gaz à effet de serre.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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