Des dizaines de robes, des chemimes rouge vif, des capes de matadors peintes et dorées à la main, peuplent la scène du dernier Carmen, une co-pro-duction Montréal-Toronto-San Diego. Cet opéra qui a connu un succès posthume, longtemps auréolé d’un parfum de scandale, est présenté jusqu’au 23 octobre pro-chain en français, avec des surtitres en anglais, au Hummingbird Centre.
Il travaille dans l’ombre, mais ses créations brillent de tout leur éclat sous les feux de projecteurs. Le Québécois François St-Aubin a réalisé les quelque 300 costumes qui viennent habiller les solistes, les choristes et les figurants du célèbre opera de Bizet.
«Tout le monde a vu, entendu ou rêvé à des Carmen différentes. On peut l’adapter d’un million de façons», estime François St-Aubin, en entrevue téléphonique depuis Montréal. «Avec cette production, nous avons voulu éviter de tomber dans le côté tzigane et les costumes de bohémienne. Notre Carmen détonne un peu, elle est un plus moderne, plus latino, sexy, un peu plus jazzy», fait valoir le costumier.
Sur scène, les robes rouge sang de Carmen, les costumes d’époque de ses amants et des autres figurants ancrent l’action non plus dans l’Espagne vivante et passionnée des années 1830, mais dans une Amérique latine bouillonnante et exubérante, saisie au beau milieu des années 1930-40.
François St-Aubin explique qu’il a conçu les costumes de Carmen en fonction d’une esthétique épurée, délivrée de toutes fioritures et surcharges propres à certains opéras. Les coupes des vêtements, les robes, sont ici simples et cependant soignées, travaillées dans le moindre détail.