Des églises converties en condos… et vice-versa

Un prof de Glendon retrace l’évolution des lieux de cultes de Toronto

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Publié 02/12/2008 par Vincent Muller

En flânant dans les rues de Toronto vous avez peut-être remarqué le nombre important et la diversité des lieux de cultes. Roberto Perin, professeur d’Histoire au Collège Glendon et son collègue Gabriele Scardellato, eux, l’ont non seulement remarqué mais ont également mené une recherche approfondie sur le sujet.

Ce projet de recherche a été lancé il y a 10 ans. Terminé il y a déjà 8 ans, il est cependant à jour puisque des modifications y sont apportées régulièrement selon les changements que subissent les lieux de cultes de la ville.

Roberto Perin a présenté une partie de ce projet mercredi dernier à l’Alliance française lors d’une conférence intitulée Les lieux de culte: une source précieuse pour l’Histoire de Toronto sous les auspices de la Société d’histoire de Toronto.

Cette étude retrace l’évolution des lieux de cultes de Toronto. Les deux chercheurs et leurs assistants ont répertorié, photographié et effectué des recherches sur ces lieux permettant ainsi à travers eux une relecture de l’histoire de la ville.

En effet, si Toronto était, il y a une centaine d’années, quasiment exclusivement anglaise et protestante, de nombreuses vagues d’immigrations ont modifié le visage de la ville. Les lieux de cultes ont souvent changé de mains, passant d’un culte à un autre, parfois restant destinés à la pratique de la même religion mais pouvant aussi subir des modifications car passant d’un groupe ethnique à un autre, pratiquant la même religion mais d’une manière qui lui est propre.

Certains édifices religieux ont même été vendus et transformés en condominiums mais l’inverse est vrai aussi avec de simples bâtiments qui ont été transformés en lieux de cultes. Si certains bâtiments ont vu leur architecture revalorisée par leur nouvelle fonction, d’autres ont été démolis malgré leur désignation par le Bureau de préservation de Toronto comme faisant partie du patrimoine historique de la ville.

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Roberto Perin a illustré cette conférence en présentant des photographies visibles sur le site Internet du collège Glendon sur la page consacrée à ce projet. Le public présent a ainsi pu découvrir, entre autres, une église transformée en condominiums à proximité de High Park, la mosquée Jami qui a autrefois été une église presbytérienne, ainsi qu’une synagogue, anciennement église, dont le clocher a été raccourci afin de satisfaire les nouveaux occupants.

Comme le dit Roberto Perin, «les lieux de cultes ne sont donc pas des endroits fixes et immuables». En étudiant leur histoire, on découvre également l’extrême diversité de courants au sein d’une même religion.

On apprend ainsi que la façon de pratiquer des catholiques venus du sud de l’Italie était considérée comme «trop exotique», ce qui a conduit à la création de la première église basée sur l’origine. On apprend aussi que pour certains juifs originaires de Russie, les premiers juifs implantés à Toronto avaient une pratique «trop allemande» ce qui a aussi conduit à la création d’une autre synagogue. Ainsi se sont multipliés les lieux de cultes non seulement selon la religion mais aussi selon l’origine géographique.

Au vu des nombreuses questions qui ont été posées, il semble que le public ait grandement apprécié cette présentation. Certaines personnes espèrent même la sortie prochaine d’un livre mais ceci n’est pas encore d’actualité.

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