Des droits pour les singes

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Publié 15/08/2008 par l-express.ca

(Agence Science-Presse) – Le chimpanzé est devenu récemment le premier animal à obtenir des droits similaires aux vôtres… Sauf le droit de vote! Le Parlement espagnol a en effet voté une résolution en ce sens, appplaudie par les uns, décriée par les autres.

Si elle devient loi l’an prochain, et pour l’instant tout laisse croire qu’elle le deviendra, l’Espagne aura accompli une révolution: élargir aux chimpanzés les droits légaux. Les droits humains si l’on peut dire.
Un moment historique, se sont évidemment réjouis les défenseurs des droits des animaux. Un moment-clef, a dit au Times de Londres Pedro Pozas, directeur espagnol du Projet Grand Singe, «dans la défense de nos camarades de l’évolution».

Plusieurs Espagnols étaient néanmoins perplexes, écrit le Times. Pas autant que l’éditorialiste du New York Times, qui écrit: « What’s next? ». À qui le tour?

Si, en effet, on interdit la violence contre les grands singes, interdira-t-on bientôt la mort brutale des boeufs dans les abattoirs? Et que dire des taureaux dans les corridas, sport cher aux Espagnols? Votre chien pourra-t-il vous poursuivre si vous n’avez pas changé son eau?
Pedro Pozas, lui, se dit impatient de «briser la barrière des espèces».

La résolution a été adoptée au Parlement espagnol avec l’appui de tous les partis. Elle en appelle à assurer la protection des grands singes contre «les abus, la torture et la mort». Plus spécifiquement, une loi rendra illégales des expériences médicales «douloureuses» sur les singes — quelque chose qui n’existe de toute façon pas en Espagne — ainsi que l’utilisation de ces animaux dans des publicités télévisées ou des cirques.

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Les garder dans des zoos sera autorisé, mais les conditions de vie des 350 chimpanzés «locataires» de zoos en Espagne devront être améliorées. Pour les défenseurs espagnols des droits des animaux, les chimpanzés de ces zoos vivent dans des conditions «sous-humaines».

Certes, ce n’est pas si ironique que ça en a l’air. L’éditorialiste du New York Times rappelle que les compagnies ont acquis des droits similaires à ceux d’une «personne» — on appelle ça une personne morale. «Si les chimpanzés obtenaient des droits, ils n’obtiendraient donc pas les mêmes que les humains; juste des droits jugés appropriés à leur statut.»

Et pour l’avenir? Peut-être un chimpanzé autrichien appelé Matthew Hiasl Pan: des militants de là-bas se battent actuellement pour qu’il soit reconnu «une personne» au sens de la loi. Ils ont perdu devant les tribunaux et ont porté leur cause en appel devant la Cour européenne des droits humains.

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