Dans son éditorial du 17 décembre 2018 intitulé «Des droits, des responsabilités, des idées», François Bergeron, le rédacteur-en-chef de L’Express, nous fait part de ses réflexions sur les décisions du gouvernement de l’Ontario de mettre sur glace le projet de l’Université de l’Ontario français (UOF), d’abolir le poste de commissaire aux services en français et son Commissariat (CSF), et de le remplacer par un ersatz logé désormais au bureau de l’ombudsman.
Je crois comprendre qu’il s’agit de l’un ces textes que l’on retrouve parfois en fin d’année qui font le bilan des mois (et des émois) précédents. S’agissant des institutions que nous avons perdues en 2018, M. Bergeron veut «apporter quelques nuances qui ne plairont pas à tous». Voilà qui intrigue!
L’auteur égrène ses doléances et consolations, comme pour s’y réconcilier avant le nouvel an. Il traite de l’UOF (la qualifiant d’ovni qui ne saurait voler), mais surtout de l’abolition du CSF (le qualifiant d’acteur impuissant dont on apprendra à se passer). Ces critiques sont dignes d’intérêt, mais elles méritent également quelques nuances.
L’Université de l’Ontario français
Je suis diplômé de l’Université d’Ottawa où je travaille désormais comme professeur au sein du Programme de common law français de la Faculté de droit. J’ai adoré mes études et aujourd’hui je me compte très chanceux de pouvoir gagner ma vie en français dans une grande université ontarienne.
Toutefois, lorsque M. Bergeron affirme qu’il n’est «pas vrai que nos jeunes sont malheureux ou désavantagés ou perdent leur français dans les universités bilingues», quelques précisions s’imposent.