Des dissidents cubains au Canada croient venu le temps d’un changement de ton

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Publié 08/08/2006 par l-express.ca

TORONTO (PC) – Des dissidents cubains au Canada estiment que les problèmes de santé de Fidel Castro et l’arrivée d’un nouveau gouvernement à Ottawa devraient être l’occasion d’un changement de ton dans les relations entre les deux pays, établies il y a 30 ans par l’ex-premier ministre Pierre Trudeau.

Bien que le prestige de M. Trudeau ait été rehaussé par son soutien à M. Castro et son voyage officiel historique à Cuba, en 1976, des dissidents cubains l’accusent d’être responsable des relations harmonieuses entre le Canada et ce qu’ils considèrent comme «la plus grosse prison du monde».

Pendant que Cuba s’est retrouvée isolée par de nombreux pays, dont les États-Unis, le Canada a maintenu des relations économiques et diplomatiques avec le régime communiste. Cette relation s’est développée notamment grâce à la longue amitié entre MM. Trudeau et Castro.

«Trudeau a commencé à entretenir ces liens, a dit Ismaël Sambra, un Cubain arrivé au Canada il y a neuf ans. Il est difficile de comprendre comment un gouvernement démocratique peut soutenir un régime totalitaire. Trudeau pensait que Castro changerait.»

Ce fut une «grave erreur», a dit M. Sambra. Selon lui, les Canadiens et les Cubains en paient le prix depuis 1976.

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M. Sambra, qui est président de la Fondation cubano-canadienne, affirme que d’autres pays ont déjà critiqué Cuba pour son manque de respect des droits humains et pour son manque de démocratie. «Mais pourquoi le Canada ne l’a pas fait?»

Selon lui, la fin éventuelle du régime de Castro, qui pourrait se produire prochainement, ouvre la porte à un changement. «Avec un nouveau gouvernement et un nouveau point de vue à Ottawa, c’est une bonne occasion», a dit M. Sambra.

Cette semaine, Fidel Castro, qui a dirigé le pays pendant 47 ans, a cédé temporairement ses pouvoirs à son frère cadet Raul, après avoir subi une intervention chirurgicale.

Mais certains affirment toutefois qu’ils surveilleront tout changement qui pourrait survenir dans la position canadienne envers Cuba, affirmant que cela mettrait en péril des dizaines d’années de «diplomatie éclairée».

Marvin Glass, professeur à l’Université de Carleton et co-président du Réseau canadien sur Cuba, estime que M. Trudeau est responsable d’avoir doté le Canada d’une politique distincte de celle des États-Unis.

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Cette indépendance devrait être maintenue, a dit M. Glass. Selon lui, les Canadiens et les Cubains ont tiré des avantages de leurs relations cordiales – des entreprises canadiennes comme le brasseur Labatt ont pu s’établir à Cuba et les Canadiens continuent d’être la principale source de revenus de l’industrie touristique nationale.

Mais un changement de ton pourrait survenir si le premier ministre Stephen Harper décidait de «plaire aux Américains». Mais d’une manière générale, les Canadiens sont d’accord avec le ton établi par M. Trudeau il y a 30 ans, a-t-il souligné.

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