Des billets de banque en polymère pour 2011

Une longueur d’avance sur les faussaires

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Publié 05/10/2010 par Vincent Muller

«En 2009, il y avait environ 67 000 faux billets en circulation au Canada», expliquait Julie Girard, porte-parole du département de la monnaie à la Banque du Canada, interrogée par L’Express à propos de la mise en circulation, fin 2011, de nouveaux billets de banque plus difficiles à contrefaire et d’une durée de vie plus longue.

Annoncée par le ministre des Finances, Jim Flaherty, en mars dernier, l’impression de la nouvelle série de billets de banque canadiens n’a pas encore commencé, mais la Banque du Canada prévoit déjà la disparition des billets en papier, plus faciles à imiter et dont la durée de vie est relativement courte.

«Le plus grand changement pour la nouvelle série de billets c’est qu’ils seront en polymère, c’est un matériau plus résistant. Les billets dureront deux à trois fois plus longtemps. Ça va réduire les coûts globaux et réduire l’empreinte environnementale», explique Julie Girard qui continue: «Notre but c’est aussi d’avoir une longueur d’avance sur les faussaires».

Les billets en polymères, résistants à l’eau et très difficiles à déchirer, sont déjà utilisés par une quarantaine de nations dont, entre autres, l’Australie qui fut le premier pays à imprimer sur ce matériau, en 1988.

Depuis 1996 tous ses billets de banque sont en polymère.

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Sécurité accrue

Au Canada, en 2009, 1,5 milliards de billets étaient en circulation pour une valeur totale de 51 milliards de dollars.

«Sur 1 million de billets, il y en a 45 faux. En tout, ça fait 67 000 faux billets pour une valeur de 3.4 millions$», selon Julie Girard qui souligne: «On veut maintenir la confiance dans les billets de banque».

La série actuelle «L’épopée canadienne» est en circulation depuis 2001 et la précédente, «Les oiseaux du Canada» a circulé de 1986 à 2001.

«On change de série de plus en plus souvent, en essayant d’intégrer de nouveaux éléments pour détecter les faux billets et aussi faire en sorte qu’ils soient plus robustes pour qu’on puisse les passer dans les machines plus facilement», explique-t-elle.

Grâce à ce matériau, un certain nombre d’éléments de sécurité qui étaient impossibles à intégrer sur les coupures en papier pourront être rajoutés.

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Mais la sécurité n’est pas le seul point important. Peu de gens se posent la question de la durée de vie d’un billet, cependant cet aspect est très important pour la Banque du Canada qui doit sans cesse détruire des billets inutilisables et produire de nouvelles coupures pour les remplacer.

Économie sur le long terme

La porte-parole du département de la monnaie nous apprend que les billets de 5$ et 10$ ont une durée de vie d’à peine deux ans et que les billets de 20$, qui représentent 50% des coupures en circulation, durent entre deux et quatre ans!

Grâce à ce matériau qui possède des caractéristiques proches du plastique, la durée de vie des billets devrait être multipliée par trois, réduisant considérablement le nombre de réimpressions et éliminant complètement celles des «gros» billets tels les billets de 100$ qui ont déjà une durée de vie allant de sept à neuf ans.

Concernant le thème de cette nouvelle série et son coût de production, Julie Girard indique que «la Banque du Canada ne peut pas encore se prononcer, c’est un processus long et on ne donne pas encore de détails».

S’il est très probable que le coût de production d’un billet en polymère soit plus élevé que celui d’un billet papier, la porte-parole du département de la monnaie préfère insister sur l’économie qui sera réalisée à long terme avec la réduction du nombre d’impressions.

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À titre indicatif, la production d’un billet de la série actuelle revient à 9 cents.

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