Des ballons gonflés de métaphores

Une belle fin de semaine à tuer, Karine part avec des amis pour un rassemblement de montgolfières à Metz. Cette histoire est vieille de quelques années, mais Karine se la remémore très régulièrement. Cette fin de semaine là, elle avait oublié ses amis, comme happée par la magie des ballons que l’on voit se remplir d’air, tels des poumons, avant de s’envoler vers les cieux. Cette féerie se retrouve à l’Alliance française où Karine Barrass expose une série de photographies prises lors de cette fin de semaine pas comme les autres.

Les légendes des photographies traduisent bien l’état d’esprit de Karine: L’envol, David et Goliath, douce puissance… chacune de ces petites pensées pourrait changer en fonction de la personne qui regarde les photos. Comme un passage obligé pour Karine, ces photos représentent «sa lumière», comme elle le dit.

Avant de prendre une décision, quand elle cherche l’inspiration ou avant de se lancer dans un projet – et ceux qui connaissent Karine savent qu’ils ne manquent pas! – l’ex-animatrice culturelle au CSDCSO regarde une nouvelle fois ses photos.

«Il y a vraiment longtemps que je les ai prises, mais j’y reviens tout le temps. Derrière chaque angle, chaque création artistique, il y a une métaphore.»

Pour sa deuxième exposition dans la Ville Reine, Karine Barrass avait proposé plusieurs séries de photos et le directeur de l’Alliance française, Jean-Claude Duthion, avait flashé sur celle des montgolfières.

«J’aime l’onirisme de ces clichés. Et puis il y a tout le côté aventurier, Jules Verne. Et aussi sur le point écologique», indique-t-il.

Et comment ne pas voir dans l’envol de ces monstres de tissus un signe de magie. La symbiose qui émane du couple homme-ballon fait réfléchir et relativiser sa place, de la même manière qu’une marche en montagne nous fait sentir tout petit.

«Quand je suis arrivée, j’ai été tellement touchée. Pendant trois jours j’étais en harmonie avec les montgolfières, comme en communion avec ces bulles!»

Cette exposition très personnelle, présentée dans la galerie Pierre Léon, est visible jusqu’au mois de février. Organisée par thèmes, sur les différents murs de la pièce, la série de photos montre plusieurs aspects de ce qu’a pu ressentir Karine.

Il y a les couleurs, vives, voguant sur des ciels bleutés pareils à un océan; puis l’homme et sa machine, ainsi David défiant Goliath; puis les jeux de lumière entre la montgolfière et le soleil.

Reprenant du service en tant que photographe, après être passée par les cases Chambre du commerce de Toronto, organisation de la Franco-fête puis animatrice culturelle, Karine lance aussi sa propre structure de développement artistique basée sur la découverte et le travail liés aux cinq sens.

Pour l’avenir, Karine espère pouvoir faire au moins une exposition photographique par an. Nous aussi!