Dépenses du Sénat: le vérificateur appelé en renfort

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Publié 04/06/2013 par Stéphanie Marin (La Presse Canadienne)

à 17h47 HAE, le 6 juin 2013.

OTTAWA – Réagissant une fois de plus au scandale qui secoue ses murs, le Sénat a voté jeudi pour appeler en renfort le vérificateur général du Canada afin qu’il examine toutes les dépenses de la Chambre haute, y compris celles des sénateurs.

Cette motion présentée par les conservateurs a été adoptée jeudi.

Le parti au pouvoir cherche des façons visant à protéger le Sénat des scandales qui s’accumulent.

Les sénateurs libéraux ont appuyé la motion, même si le leader de l’opposition en Chambre, James Cowan, avait déclaré qu’il se questionnait sur les réels motifs des conservateurs.

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Même s’il n’avait pas voix au chapitre puisque son parti n’a pas de membres au Sénat, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, trouve que de voir le vérificateur général venir se mettre le nez dans les dépenses du Sénat est une «excellente idée».

Les dépenses des sénateurs ont commencé à faire des vagues à Ottawa quand il a été connu que quatre d’entre eux — Mike Duffy, Pamela Wallin, Mac Harb et Patrick Brazeau — auraient réclamé des allocations de logement sans y avoir droit. Trois d’entre eux appartenaient au caucus conservateur.

Le dossier a par la suite connu plusieurs rebondissements, notamment avec le chèque-cadeau de 90 000 $ fait par Nigel Wright, l’ex-chef de cabinet de Stephen Harper, à M. Duffy pour l’aider à rembourser le Sénat.

Il n’est pas dit si le vérificateur aura le temps d’entreprendre pareille étude ou s’il choisira de la faire.

Son bureau n’a pas encore émis de commentaires, insistant jeudi qu’il n’avait pas encore reçu de demande formelle du gouvernement.

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Motion libérale

Et comme le vérificateur général semble sollicité de toutes parts ces temps-ci, les sénateurs libéraux ont donné jeudi avis d’une motion de leur cru le visant.

Elle vise à demander au vérificateur Michael Ferguson de se pencher également sur les dépenses du cabinet du premier ministre, notamment au sujet des versements faits à des parlementaires par des personnes du cabinet.

Tout cela ést évidemment en lien avec le paiement de 90 000$ fait par M. Wright au sénateur Duffy. Les libéraux accusent le premier ministre de cacher de l’information sur cette affaire.

La motion sera déposée officiellement la semaine prochaine. Elle a peu de chances d’être adoptée puisque les conservateurs sont aussi majoritaires au Sénat.

Motion néo-démocrate

Le Nouveau Parti démocratique (NPD), lui, a déposé une motion pour couper les vivres au Sénat dès le 1er juillet.

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Le NPD, dont le programme a toujours prôné l’abolition du Sénat, veut ici abolir le budget annuel du Sénat voté par les Communes, environ 58 millions $ selon le NPD, et aussi le financement prévu par la loi, à hauteur de 34 millions $.

Pourquoi le 1er juillet?

«Ce serait un cadeau à se faire à la fête du Canada, le 1er juillet, de se débarrasser de cet organe, ce vestige», a lancé le chef du NPD, Thomas Mulcair.

«On va demander clairement qu’on arrête de dépenser l’argent du public sur le Sénat.»

Bref, le NPD, à défaut de pouvoir abolir la Chambre haute, veut lui enlever tout son budget, et donc les salaires de sénateurs.

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«Ils feraient d’excellents bénévoles. Je suis sûr qu’ils sont tellement dévoués qu’ils vont venir bénévolement, puis s’il faut on ferait du covoiturage», a poursuivi M. Mulcair avec ironie.

La motion n’a vraisemblablement aucune chance d’être adoptée car les conservateurs sont majoritaires aux Communes. De plus, le Parti libéral ne souhaite pas que le Sénat soit aboli.

Duffy, Wallin, Harb, Brazeau

Les dépenses des sénateurs ont commencé à faire des vagues à Ottawa quand il a été connu que quatre d’entre eux — Mike Duffy, Pamela Wallin, Mac Harb et Patrick Brazeau — auraient réclamé des allocations de logement sans y avoir droit.

Le dossier a par la suite connu plusieurs rebondissements, notamment avec le chèque-cadeau de 90 000 $ fait par NIgel Wright, l’ex-chef de cabinet de Stephen Harper, à Mike Duffy pour l’aider à rembourser le Sénat.

Depuis, les conservateurs s’évertuent à protéger la réputation de leur parti et à trouver des façons de protéger le Sénat des scandales qui s’accumulent.

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La Gendarmerie royale du Canada a aussi été appelée à enquêter. La commissaire fédérale à l’éthique se penche aussi sur les actions de Nigel Wright.

Quant à la conseillère sénatoriale à l’éthique, elle avait aussi entamé une enquête sur le sénateur Mike Duffy, mais elle a fait savoir mardi qu’elle suspend son enquête pour le moment, parce que l’affaire a été référée à la GRC.

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