Départ inattendu de Bob Rae

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Publié 19/06/2013 par Fannie Olivier (La Presse Canadienne)

à 15h28 HAE, le 19 juin 2013.

OTTAWA – Celui qui a tenu à bout de bras un parti démoralisé le temps qu’il se trouve un chef et un souffle nouveaux tire maintenant sa révérence.

L’ex-chef intérimaire du Parti libéral du Canada (PLC), Bob Rae, a créé la surprise, mercredi, en annonçant qu’il quittait ses fonctions de député pour se consacrer à son travail de négociateur pour les nations autochtones.

«Cela a été une décision très difficile, et vous l’avez peut-être entendu du caucus, franchement émotive pour moi», a confié M. Rae, ébranlé, aux côtés de son successeur Justin Trudeau, à l’issue du tout dernier caucus de cette session parlementaire.

La nouvelle a de quoi étonner, puisque M. Rae avait affirmé par le passé qu’il souhaitait conserver son siège jusqu’aux prochaines élections générales en 2015. Mais il n’était plus possible de concilier son travail de député avec celui de négociateur pour les Premières Nations dans les débats entourant l’exploitation minière dans le nord de l’Ontario, a expliqué le politicien de 64 ans.

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«Il est clair pour moi que cela prendra beaucoup de temps, et ce n’est tout simplement pas possible d’occuper les deux postes en même temps», a-t-il signalé.

M. Rae a remplacé par intérim Michael Ignatieff après la débâcle libérale lors des élections générales de 2011. Le parti n’était alors parvenu à faire élire que 34 députés, un creux historique. Il a tenu le fort jusqu’à l’élection de Justin Trudeau, en avril dernier.

Si le PLC occupe aujourd’hui une position avantageuse dans les sondages, Bob Rae croit que c’est en partie parce que ses efforts ont porté fruit. «Je ne vais pas prendre tout le crédit pour ça, mais je vais dire que je pense que j’ai fait une contribution», a-t-il admis.

Et c’est également l’opinion de l’ex-aspirant chef Marc Garneau, qui croit que la présence de M. Rae à ce moment «noir» de l’histoire des libéraux a été bénéfique. «Sous lui, on s’est ramassés du plancher, et on a travaillé très, très fort», a-t-il dit.

«Dans un des pires moments de l’histoire du parti, on a eu un leader qui nous a aidés à voir un autre soleil», a renchéri son collègue Stéphane Dion.

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M. Rae a d’abord été élu aux Communes lors d’une élection partielle en 1978 sous la bannière du Nouveau Parti démocratique (NPD), puis s’est tourné vers la politique provinciale. Il a occupé les fonctions de premier ministre ontarien de 1990 à 1995.

En 2006, il a tenté de remporter l’investiture du PLC, mais est arrivé troisième, derrière Stéphane Dion et son ancien camarade de classe, Michael Ignatieff. Il a gagné la circonscription de Toronto-Centre en 2008.

Ses 35 ans en politique lui ont permis d’acquérir une expérience sur laquelle M. Trudeau admet s’être appuyé pendant les premiers temps suivant son élection à titre de leader.

«Je le laisse partir avec une certaine déception. J’aurais bien aimé pouvoir compter sur lui à mes côtés, quand on formera le prochain gouvernement du Canada, mais je comprends (sa décision)», a noté M. Trudeau.

M. Rae a assuré qu’il allait continuer d’être un «bon libéral» et qu’il demeurait prêt à porter assistance au parti.

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Sur Twitter, le premier ministre Stephen Harper a salué celui qu’il a affronté aux Communes durant plus d’un an et demi à la période de questions.

«J’aimerais féliciter @bobraeMP pour ses nombreuses années au service des Canadiens. Je lui souhaite bonne chance dans tous ses projets», a écrit le chef conservateur.

Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a également souligné le départ de M. Rae.

«Une journée comme aujourd’hui est juste l’occasion de saluer quelqu’un qui a servi le public pendant 35 ans. Bob Rae mérite tout notre respect pour une carrière remplie», a-t-il insisté à la sortie de son propre caucus.

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