En Ontario, le droit d’exiger une instance bilingue dans une cause non criminelle est inscrit à l’article 126(1) de la Loi sur les tribunaux judiciaires. Il existe toutefois des situations qui ne méritent pas la tenue d’une audience bilingue ou en français. Tel est le cas du dossier Société d’aide à l’enfance de Toronto c. W.F., 2014 ONCJ 480.
Dans sa décision du 17 septembre dernier, le juge Harvey Brownstone résume ainsi le cheminement du dossier :
«Après que cette affaire s’est déroulée en anglais, devant un juge anglophone, pendant 18 mois et à la veille d’une motion en jugement sommaire, la mère a demandé une audience bilingue.»
«La mère et ses enfants communiquent entre eux en anglais. Dans cette cause, tous les documents déposés sont en anglais. Aucun des avocats, l’avocat de la mère inclus, parlent français… Lorsque les parties ont comparu devant moi, toutes les présentations des avocats étaient en anglais, comme aucun d’eux ne parle français…Il était douloureusement évident que la demande de la mère pour une audience bilingue n’était rien d’autre qu’une tentative de contrecarrer et de bloquer la procédure.»
«Sa demande d’une audience bilingue a été motivée par le désir de contrecarrer, entraver et retarder l’inévitable disposition ordonnée aujourd’hui. Ce n’était pas juste pour ses enfants, pour lesquels un plan permanent a été considérablement retardé par le transfert de cette affaire à un juge bilingue.»