La pensée et les gestes d’éclat de Louis-Joseph Papineau ont marqué pendant une bonne partie du XIXe siècle l’histoire politique du Bas-Canada. Cet homme a inspiré aussi bien que conduit les luttes qui opposèrent les parlementaires au pouvoir colonial anglais et qui aboutirent à un régime parlementaire basé sur la souveraineté populaire.
Né à Montréal le 7 octobre 1786, Louis-Joseph Papineau étudie en droit, mais s’oriente vite vers la vie politique. Il entre à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada (Québec) en 1808, et en est élu président dès 1815. Refusant d’être nommé en 1820 au Conseil exécutif par le gouverneur Dalhousie, il préfère poursuivre son combat contre les excès du pouvoir colonial. Ainsi, en 1822, il dirigea avec John Neilson une délégation de l’Assemblée du Bas-Canada à Londres, munie d’une pétition de 60 000 signatures pour y défaire le projet d’union des deux Canada. En 1826, il prend la tête du Parti patriote.
Papineau est un libéral convaincu de la nécessité d’une séparation réelle de l’Église et de l’État; il patronne aussi en 1831 une loi qui établit la pleine égalité politique des Juifs. Puissant tribun à l’éloquence redoutable, Papineau devint après 1830 l’objet d’un véritable mythe.