Décès de la comédienne Huguette Oligny

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Publié 11/05/2013 par Annik Chainey et Louis Cloutier (La Presse Canadienne)

à 19h03 HAE, le 10 mai 2013.

MONTRÉAL – C’est en douceur et entourée de ses enfants que la comédienne québécoise Huguette Oligny est décédée, jeudi soir, dans une résidence pour retraités de Montréal, à l’âge de 91 ans.

«Elle a eu une mort douce et heureuse, sans souffrance», a affirmé vendredi Pascal Gélinas, le beau-fils de Mme Oligny et réalisateur du documentaire «Huguette Oligny, le goût de vivre», sorti en avril.

M. Gélinas a raconté que sa belle-mère avait récemment passé un mois à l’hôpital et qu’elle avait reçu son congé le 12 avril, jour du lancement du film sur sa vie.

«Le fait de revenir chez elle lui avait redonné de l’énergie. Elle avait retrouvé une certaine vivacité, même si elle était très faible», a indiqué le fils de Gratien Gélinas, avec qui Mme Oligny s’est mariée en 1973.

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«Elle n’avait plus de mémoire à court terme, mais elle était encore lucide et elle reconnaissait les gens qu’elle aimait», a-t-il ajouté.

«On perd une grande comédienne», a pour sa part déclaré l’actrice Françoise Gratton, une amie et ancienne collègue de la disparue. «Pour moi, qui était plus jeune, elle était un exemple. C’était le rêve de pouvoir être aussi bien qu’elle.»

Mme Gratton, qui habite avec son époux, le comédien Gilles Pelletier, dans la même résidence où vivait Huguette Oligny, a passé beaucoup de temps avec elle au cours des derniers mois.

«Même malade, elle était toujours la même, pleine d’espoir et de rêve. Elle est partie heureuse», a-t-elle affirmé.

Huguette Oligny a également fait figure de modèle pour Andrée Lachapelle, qui l’a connue alors que la télévision n’en était encore qu’à ses débuts.

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«Elle était une comédienne absolument merveilleuse et tellement belle. J’avais beaucoup d’admiration pour elle. Elle disait les textes d’une manière si brillante, si intelligente, avec une vivacité et un charme infinis», s’est souvenue Mme Lachapelle.

Née le 31 janvier 1922 à Montréal, Huguette Oligny a plongé très jeune dans l’univers du théâtre, interprétant de nombreux personnages dans des pièces classiques de Molière, Dumas fils et Racine, entre autres.

Elle a également joué dans certaines des pièces les plus marquantes du théâtre québécois, dont «Le temps des lilas» de Marcel Dubé, de même que «Tit-Coq» et «Hier les enfants dansaient» de Gratien Gélinas.

En 1984, elle a tenu le rôle d’Albertine dans «Albertine en cinq temps» de Michel Tremblay au Centre national des arts d’Ottawa et au Théâtre du Rideau vert, à Montréal. Elle a également incarné Laura dans «Equus» de Peter Schafer, Maria dans «Oncle Vanya» de Tchekhov et Lydia dans «Bateau pour Lipaia» d’Alexis Arbuzov.

Capable de jouer aussi bien en anglais qu’en français, elle est notamment montée sur scène à New York, Chicago, Paris et Bruxelles.

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À la fin des années 1990, elle a défendu le rôle principal de la pièce «La dame de cent ans» de Françoise Loranger. Elle a repris le personnage dans la version cinématographique réalisée par Jean-Claude Coulbois en 2003.

Au cinéma, Mme Oligny a également joué dans «Kamouraska» de Claude Jutra, «Le soleil se lève en retard» d’André Brassard et, plus récemment, «La capture» de Carole Laure.

L’actrice a aussi participé à de nombreux radioromans et téléromans. Au petit écran, on a ainsi pu la voir dans «Rue des Pignons», «Métro-Boulot-Dodo», «Belle rive», «Cormoran», «Sous le signe du lion» et «Réseaux».

En 1998, elle a remporté le prix Gémeau de la meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien pour sa prestation dans «Sous le signe du lion».

Huguette Oligny a été nommée compagnon de l’Ordre du Canada en 1996 et officier de l’Ordre national du Québec en 1999.

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Le ministre québécois de la Culture, Maka Kotto, a réagi par voie de communiqué au décès de cette «formidable comédienne», «artiste accomplie, d’une grande générosité et d’une grande beauté».

«Cette grande artiste a conquis le coeur du public québécois avec les nombreux personnages qu’elle a interprétés au petit écran pendant 50 ans, a ajouté le ministre Kotto. Le témoignage qu’elle nous livre dans le documentaire ‘Huguette Oligny, le goût de vivre’ est rempli de sincérité et d’amour. Jusqu’à la toute fin, elle a été l’incarnation même de l’humilité, marque distinctive des grandes âmes.»

Le ministre du Patrimoine canadien, James Moore, a pour sa part affirmé que «par son talent et sa passion, elle a marqué le public canadien et étranger pendant plus de six décennies».

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