L’ancien sénateur Jean-Robert Gauthier, connu pour son engagement envers la francophonie canadienne, s’est éteint jeudi 10 décembre à l’âge de 80 ans, des suites d’un sévère accident cérébral. L’Express a recueilli les impressions de sa biographe, Rolande Faucher, dont l’ouvrage Jean-Robert Gauthier: «Convaincre sans révolution et sans haine» a été publié cette année.
«Bien entendu c’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris son décès», livre Rolande Faucher, «mais en même temps c’est un soulagement car il était très malade et c’était très dur pour son épouse et pour ses enfants de l’accompagner. C’était un batailleur qui a lutté toute sa vie, il fallait qu’il se laisse aller. C’était un être exceptionnel, très généreux et très déterminé.»
Seule la maladie pouvait mettre fin à l’éternel combat mené par Jean-Robert Gauthier pour les droits des francophones au Canada, et même la maladie, qui l’avait déjà touché en 1996, a trouvé devant elle un homme déterminé et combatif.
La biographe nous rappelle qu’atteint alors d’une infection des vaisseaux sanguins, le sénateur s’était trouvé entre la vie et la mort et fut hospitalisé pendant 18 mois sur une période de deux ans. Suite à cette infection il failli perdre la vue et dû réapprendre à marcher. Rétabli il n’a cependant pas pu retrouver l’ouïe qu’il avait perdue, suite à l’administration de certains médicaments.
Ce combat contre la maladie n’a pas entamé sa détermination: une fois remis sur pieds il a continué de défendre les causes qui lui tenaient à cœur. Rolande Faucher, qui s’est entretenue avec lui à plus de 40 reprises, explique que l’homme «rebondissait, même à la retraite il menait des combats. Il a joué par exemple un grand rôle dans l’exigence de la mise en place de sous-titrages pour malentendants.»