Au Québec, même si le parti Vert et Québec Solidaire ont des candidats dans tous les comtés, le directeur général des élections n’a pas le pouvoir d’obliger le consortium de télédiffuseurs à inviter au débat télévisé les chefs des deux formations politiques.
La jurisprudence de la Cour suprême du Canada reconnaît la suprématie de la liberté de presse sur la liberté d’expression du citoyen et son droit d’obtenir une information juste, complète et impartiale. Pourquoi?
Tout simplement parce que nos organes de communication relèvent très majoritairement du secteur privé. La propriété privée et le caractère commercial d’une entreprise sont des choses sacrées au Canada.
Ce qui étonne dans le consortium TVA, TQ et SRC, c’est que nos sociétés d’État agissent comme comme si elles étaient issues du privé… Elles font fi de leurs obligations morales, éthiques et démocratiques. La presse jouit d’une latitude totale pour déterminer l’information «indispensable» à livrer aux électeurs. Mais n’est-il pas étrange que les télédiffuseurs puissent «juger» de ce qui est bon ou non pour l’électorat?
En écartant du débat les Verts et Québec Solidaire, les télédiffuseurs font une entorse majeure à leur devoir d’informer le citoyen. On n’aide pas celui-ci à voter en toute connaissance de cause. Exit la pluralité des opinions politiques.
Vu que l’environnement est durement malmené par l’activité humaine, et considérant que le sujet constitue la deuxième préoccupation des électeurs, n’est-il pas impératif d’inviter au débat tout au moins le chef du parti Vert? Que penser d’un accommodement enfin raisonnable?