De retour au Canada, Khadr a demandé un crayon et du papier pour ses devoirs

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Publié 02/10/2012 par Colin Perkel (La Presse Canadienne)

à 19h15 HAE, le 30 septembre 2012.

TORONTO – Il aura fallu plusieurs heures avant qu’Omar Khadr arrive à croire qu’il était rentré au Canada au terme de dix années passées à la prison de Guantanamo, et une fois conscient de l’endroit où il se trouve désormais, une de ses premières demandes a été d’obtenir du papier et un crayon afin de compléter ses devoirs.

Voilà ce qu’a affirmé l’une de ses avocates, Brydie Bethell, après avoir visité Khadr samedi et dimanche dans la prison ontarienne à sécurité maximale de Millhaven, près de la ville de Kingston.

Elle a indiqué que le jeune homme de 26 ans était «pétillant», mais qu’il n’arrivait pas à croire qu’il se trouvait au Canada, et non plus sous l’emprise des Américains.

Me Bethell a ajouté que Khadr attendait ce moment depuis dix ans, et que la situation était extrêmement importante pour lui. Elle a ajouté qu’il avait été victime d’une manipulation incroyable, qu’un nombre important de promesses qui lui avaient été faites ont été brisées, et que son incrédulité n’était que le résultat d’années d’abus et de trahison.

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Dans le secret le plus grand, le Torontois Omar Khadr a été rapatrié tôt samedi matin, laissant derrière lui le souvenir de la prison de Guantanamo, maintes fois dénoncée par les groupes de défense des droits de la personne comme un endroit où les droits humains sont bafoués.

Il est actuellement à la prison de Millhaven pour être évalué — une procédure normale pour les nouveaux détenus —, avant que les autorités ne choisissent l’endroit où il purgera les six années restantes de sa peine de huit ans pour crimes de guerre. Il pourrait obtenir sa libération conditionnelle dans six mois.

Selon Me Bethell, Khard veut «désespérément» contribuer à la société et en faire partie comme tout le monde, en étant «normal». Pendant qu’il était incarcéré, il a étudié différentes matières avec l’aide à distance d’un tuteur basé à Edmonton, en Alberta.

«Il tient vraiment à son éducation», soutient l’avocate.

«La première chose qu’il a voulu connaître, c’est la façon d’obtenir du papier et un crayon pour qu’il puisse faire ses devoirs.»

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La saga d’Omar Khadr a débuté en juin 2002 en Afghanistan. Alors âgé de 15 ans, il avait été fait prisonnier par les forces américaines. Il avait par la suite été accusé de crimes de guerre, notamment pour le meurtre d’un sergent américain dans un échange de tirs en Afghanistan.

En octobre 2010, il a plaidé coupable à cinq crimes de guerre, après de longues procédures judiciaires.

Depuis, plusieurs sympathisants exigeaient son rapatriement au Canada. Omar Khadr a finalement obtenu la permission de rentrer au pays il y a un an.

Les responsables canadiens avaient cependant fait valoir qu’ils voulaient d’abord évaluer le risque potentiel pour la sécurité de Khadr avant qu’il ne soit rapatrié.

«Omar Khadr est un partisan connu du réseau terroriste al-Qaïda et un terroriste condamné», a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, lors du retour au pays de Khadr.

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«Je suis satisfait que le Service correctionnel du Canada puisse gérer la peine d’Omar Khadr d’une façon qui reconnaît l’aspect sérieux des crimes qu’il a commis, et ainsi s’assurer que la sécurité des Canadiens est protégée pendant son incarcération.»

Khadr était le dernier occidental et le plus jeune détenu emprisonné à Guantanamo Bay.

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