Les essieux du minibus touristique se tordent de déplaisir. Les passagers sont projetés vers la gauche, la droite, de bas en haut. Nous sommes sur une route de campagne assez banale en Arménie.
Le réseau routier a été détruit par le grand tremblement de terre de 1989. Une partie du réseau n’a pas encore été réparée. Pays martyr, peuple très religieux, monastères formant l’attraction touristique majeure; tout se tient. On nous avait dit d’apporter de l’eau et des victuailles, car la campagne arménienne propose peu de nourriture qu’un tendre estomac d’Occidental peut digérer. Mais que fait-on ici ? Nous entrons dans un monde d’histoire antique, de monastères à la fois vivants et millénaires.
Contrairement au Canada, l’Arménie propose beaucoup d’histoire (7 000 ans) et peu de géographie (340 km de l’est à l’ouest et 170 km du nord au sud). On peut donc visiter tout le pays en quelques jours.
Le célèbre mont Ararat domine le paysage et l’histoire arménienne, bien qu’étant situé en Turquie, juste au-delà de la frontière. Selon de nombreux historiens, c’est sur ce mont que se serait réfugié Noé et son arche, il y aurait environ 4 000 ans. La majesté du mont Ararat fascine, mais les splendeurs naturelles abondent dans ce petit pays. Des rivières, vallées, plaines, canyons, couleurs de sable, autant d’images s’incrustant pour toujours au fond de l’esprit.
Dans cette nature mythique, de grands monastères subliment les paysages; ils furent construits en hauteur pour rebuter les envahisseurs. Grands bâtiments de pierre brunâtre surmonté d’une tour ronde au toit conique: le style des monastères arméniens est admirable. Le plus beau de ces joyaux architecturaux est le monastère Haghpat – inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. En outre, les monastères arméniens sont habités, mais l’ascétisme n’est qu’une facette d’une vie religieuse qui façonne l’évolution sociale et politique du pays depuis plus de 1700 ans.